La gelée royale

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Publié le 1 octobre 2011 | modifié le 18 août 2025
Par Géraldine Galan
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Qu’est-ce que c’est ?

• La gelée royale est une substance gélatineuse blanc nacré secrétée par les glandes céphaliques des abeilles ouvrières entre le cinquième et le quatorzième jour de leur existence. Elle constitue la nourriture des larves pendant trois jours et des reines pendant toute leur vie. Il n’existe pas de différence génétique entre les reines et les ouvrières. La différenciation semble uniquement liée à l’ingestion de gelée royale, riche en nutriments et en « royalactine », une protéine responsable de la taille de la reine et du développement de son appareil reproducteur.

• Lorsqu’elle est produite en France, la gelée royale est composée d’environ 15 % de sucres, essentiellement du glucose et du fructose, de 13 à 18 % de protéines et de 3 à 6 % de lipides. Le principal acide gras qu’elle contient est l’acide 10-hydroxy-2-décénoïque (10-HDA), dont la teneur (2 à 5 %) sert de marqueur de qualité. La gelée royale est également riche en vitamines, notamment B1 et B5, et en oligoéléments.

Quelles sont ses utilisations ?

• En France, la gelée royale est utilisée comme complément alimentaire. Elle est disponible fraîche, en pot ou lyophilisée sous forme de gélules. Des ampoules et des flacons sont également commercialisés.

• La gelée royale est utilisée pour réduire la fatigue physique et intellectuelle, renforcer l’immunité et lutter contre le stress. Elle est conseillée pour accélérer la convalescence et parfois pour stimuler la croissance. Elle peut également être administrée pour améliorer les troubles menstruels ou ménopausiques. Ces utilisations sont « traditionnelles ». Très peu d’études scientifiques rigoureuses ont été publiées sur l’utilisation de la gelée royale chez l’homme.

• Des effets hypotensifs, hypolipémiants et hypoglycémiants sont également suggérés par certaines études – dont les méthodologies sont trop peu rigoureuses pour permettre de conclure. En Asie, elle est aussi utilisée comme stimulant sexuel.

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Comment agit-elle ?

• L’effet immunostimulant et immunomodulateur de la gelée royale est constaté par de nombreuses études sur l’animal. Il est attribué à certains acides gras et protéines.

• Les études menées sur les effets hormonaux de la gelée royale concluent que le 10-HDA et certains de ses dérivés ont une affinité pour le récepteur bêta aux œstrogènes. Bien que faible, cette affinité pourrait en partie expliquer les utilisations de la gelée royale pour améliorer les troubles menstruels et de la ménopause.

A quelle dose est-elle efficace ?

En France, les doses quotidiennes préconisées sont le plus souvent comprises entre 100 et 250 mg de gelée royale lyophilisée ou 300 à 750 mg de gelée fraîche. Elle se prend en général avant le petit déjeuner en cure d’un mois à un mois et demi.

Quels sont ses principaux atouts ?

• Elle peut être utilisée chez l’enfant dès 6 ans.

• Aucune interaction médicamenteuse n’est établie avec la gelée royale.

Quels sont ses inconvénients ?

• La gelée royale est allergisante. Son administration doit être évitée chez toute personne déjà allergique aux produits de la ruche ou aux piqûres d’abeilles mais également aux plantes de la famille des Composées telles que les marguerites ou les pissenlits. Les patients asthmatiques ou souffrant d’eczéma atopique sont également à risque.

Il est souhaitable dans tous les cas d’instaurer les prises à faible dose et de les accroître progressivement.

• Son prix est élevé du fait du faible rendement des ruches (300 à 1 000 g par ruche et par an selon les espèces d’abeilles). Compter entre 100 et 150 € les 100 g de gelée fraîche.

À RETENIR

• Les doses de gelée royale doivent être augmentées progressivement en début de traitement.

• Du fait de son pouvoir allergisant, la gelée royale ne doit pas être administrée aux patients :

– allergiques aux produits de la ruche ou aux piqûres d’abeilles ;

– allergiques aux plantes de la famille des Composées (marguerites, pissenlits…) ;

– asthmatiques ou souffrant d’eczéma atopique.

Sources : DGCCRF ; revue Nature ; « Pharmacological basis of traditional medecines and health supplements as curatives », T. Miyata, « J. Pharmacol. Sci. » 2007, 103, pp. 127-131 ; « Fatty acids derived from royal jelly are modulators of estrogen receptor functions », P. Moutsatsou et al., « Plos One 5 » (12) ; laboratoire Pierre Fabre ; laboratoire Arkopharma ; www.passeportsante.net.