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Le retrait de Noctran
Robert Gabriel, Marseille (Bouches-du-Rhône)
Le retrait du Noctran a été annoncé plusieurs mois à l’avance mais les médecins ont basculé sa prescription au dernier moment, essentiellement en faveur de Stilnox et Imovane qui sont les deux hypnotiques les plus utilisés et les mieux tolérés. Il y a eu aussi quelques remplacements par Noctamide, même si cet hypnotique est moins bien supporté, provoquant un endormissement brutal et un réveil plus difficile. L’arrêt de commercialisation de Noctran n’a pas suscité de questions au comptoir. Ce qui prime chez les patients insomniaques, c’est d’avoir un produit de remplacement pour dormir. Il est dommage que le médecin n’ait pas profité de ce retrait pour envisager avec ses patients un sevrage. Mais il est vrai que la demande d’hypnotiques reste forte.
Patrick Desert, Saint-Samson-de-Bonfossé (Manche)
Le retrait de Noctran est passé dans la plus grande discrétion. Sa rotation dans mon officine n’était plus que de trois boîtes par mois. Pour les trois patients concernés, il y a eu un changement de traitement et à aucun moment une volonté d’arrêter les hypnotiques. En 30 ans d’exercice, la prescription des hypnotiques n’a fait qu’augmenter. La limitation de prescription à 28 jours n’a absolument pas réglé le problème des dépendances. Face à une demande de conseil, j’essaie d’orienter vers des solutions plus douces telles que l’homéopathie, l’aromathérapie ou les micronutriments. Pour les insomniaques chroniques, on pourrait les orienter vers le CHU de Caen. Les officinaux auraient une belle carte à jouer en participant à un accompagnement multidisciplinaire de la désintoxication aux hypnotiques.
Anne-Marie Susplugas, Grabels (Hérault)
Dans le Sud, on consomme moins d’hypnotiques que dans le Nord. Le soleil y est pour beaucoup. Dans mon officine, je n’en ai jamais vendu énormément et les ventes sur ordonnance n’augmentent pas. Médicament ancien, Noctran n’était plus tellement prescrit. Par conséquent, son retrait du marché ne s’est pas trop fait sentir. Une seule personne en prenait encore dans mon officine, mais je ne sais pas quel produit de remplacement lui a été prescrit, probablement Stilnox. Il y a bien des gens qui veulent arrêter, mais les tentatives de sevrage, notamment en recourant aux magnésiums et à la phytothérapie, se soldent souvent par des échecs. En janvier prochain, c’est au tour de Mépronizine d’être retirée du marché, probablement sans faire plus de bruit.
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