Mathilde Laurent réalise ses premiers investissements

Une croix qui s’allume sur une seule face, des vitrines laissées en friche par son prédécesseur, une signalétique intérieure absente, un back office trop exigu… « Au début de mon installation, ces dossiers n’étaient pas importants », raconte Mathilde Laurent. Trois mois plus tard, ces chantiers sont devenus une priorité, à commencer par la vitrine, en manque cruel de PLV. « Les commandes groupées étant gérées par mes deux associés à partir de leur propre officine, je vois peu les commerciaux et les quelques PLV qu’ils m’ont adressées ne sont pas aux dimensions de mes vitrines », explique-t-elle. Consciente qu’une vitrine réussie et personnalisée est un moyen d’amorcer le dialogue avec la clientèle, elle confectionne des panneaux pour égayer la vitrine en attendant de récupérer des outils plus adaptés.

Une vidéosurveillance dans le futur

L’intérieur de son officine a besoin également d’un merchandising du rayon plus attractif. L’ancien titulaire devait installer des panneaux rétro-luminescents au-dessus des linéaires, mais tout est resté en plan avant son départ, laissant à la vue des clients des coffrages vides. « L’installation de tels panneaux n’est pas simple à planifier car je souhaite les personnaliser. De plus, il faut sans cesse relancer les sociétés spécialisées pour obtenir un devis ! » se plaint-elle. A l’inverse, d’autres prestataires prennent les devants lorsqu’ils ont connaissance de la reprise d’une officine par un nouveau titulaire. « Même après l’envoi de son devis, une société spécialisée dans l’instal-lation de vidéosurveillances continuait à me démarcher par téléphone pour me vendre ses produits. » Mathilde Laurent reconnaît qu’un tel investissement est utile car la surface de vente de sa pharmacie est grande et comporte beaucoup d’angles morts. « Pour l’instant, ce type d’installation n’a pas de caractère d’urgence. » De même, la pharmacienne songe aussi à la création d’un site Internet. « C’est prématuré aujourd’hui, d’autant que tout ce que l’on me propose est très impersonnel. »

La zone de stockage prend du poids

Le confort de travail a aussi son importance. « Le back-office va être réaménagé et nous allons accorder plus de place au stock, lance-t-elle. L’ancien titulaire commandait peu en direct et n’avait donc pas besoin de beaucoup d’espace pour les réserves. » L’officinale a décidé de reprendre des mètres carrés au local de matériel médical dont elle a fait également l’acquisition et qui jouxte la pharmacie.

Certains travaux ou dépenses de remplacement, comme la sonde du réfrigérateur, n’étaient pas forcément budgétés dans le prévisionnel financier. D’autres, plus conséquents, comme la réfection du circuit électrique du bâtiment, étaient prévus et financés par la baisse du stock négociée au moment de la cession. « La réorganisation d’une officine est toujours une source de dépenses imprévues que l’on découvre sur le tard », s’aperçoit-elle. D’où la difficulté, pour la jeune titulaire, d’arbitrer en fonction des dépenses urgentes et de celles qui peuvent être différées.

Le mois prochain, Mathilde Laurent raconte ses relations avec la clientèle.