Mathilde Laurent se fait épauler par ses associés

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Publié le 10 mars 2012
Par Francois Pouzaud
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Après plusieurs mois aux commandes de son officine, Mathilde Laurent a appris à voler de ses propres ailes. Au cours de cet apprentissage, elle apprécie le soutien de ses associés et apprend beaucoup à leur contact.

Si Mathilde Laurent exploite seule son officine, la société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL) qui la régit lui permet d’être assistée en cas de besoin par ses deux associés expérimentés. Brice Valuer est installé dans la même commune que Mathilde, à Aulnoye-Aymeries (Nord), et Stéphane Sarrazin l’est à Hirson, une commune de l’Aisne située à 37 kilomètres. « Dès que j’ai un souci, je les appelle », confie la jeune titulaire.

Les conseils de ses deux aînés ont soulagé Mathilde au démarrage. « Ils m’ont déchargée d’une grande partie du travail du back-office, en particulier la gestion des achats groupés. Cette délégation des tâches m’a permis de me consacrer en priorité aux clients. » Les logiciels des trois pharmacies sont connectés, permettant de préparer les commandes, directement livrées chez Mathilde et facturées au nom de sa SEL. Mais elles ne sont pas toujours suffisantes. « Il a fallu à plusieurs reprises réajuster le tir, explique Mathilde. Au départ, je ne voyais aucun laboratoire pour les commandes, mais, petit à petit, il a fallu recevoir des délégués commerciaux et commander des produits de mon côté, avec le risque d’achats en doublon auprès de laboratoires différents car mes associés ne m’avertissaient pas systématiquement de ce qu’ils avaient commandé pour ma pharmacie. »

« Ils m’ont appris à être plus souple avec les patients »

Un impair souvent commis par les jeunes installés est de vouloir s’occuper de tout. « Entre le comptoir, la gestion, les papiers à classer, on a facilement tendance à s’éparpiller, constate Mathilde Ayant vécu la même expérience, mes associés m’ont aidée à me recentrer sur l’essentiel. » En sortant de l’université, la jeune diplômée avait une vision idéalisée du métier de pharmacien. « Mes associés m’ont appris à être plus souple et à faire preuve de diplomatie avec les patients. J’ai su qu’il fallait savoir faire des concessions par rapport aux règles du métier, comme par exemple pour l’avance de médicaments. »

Les associés de Mathilde ont chacun leur domaine de compétences pour la conseiller. « L’un me conseille en gestion, m’explique comment bien négocier, lire une facture et contrôler mes remises. L’autre me fait davantage profiter de son savoir-faire managérial pour conduire une réunion d’équipe. » Mais à eux deux ils ne résolvent pas tous les problèmes de l’officine au quotidien. Pour les déclarations de TVA, le paiement des cotisations Urssaf, les problèmes de congés payés du personnel, elle s’en remet à son expert-comptable.

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Plusieurs mois après la reprise de l’officine, Mathilde sollicite moins ses associés qu’au début. « Stéphane Sarrazin se déplaçait à l’officine une fois par semaine. Maintenant ses visites sont beaucoup plus espacées. » La proximité avec Brice Valuer – les deux officines sont distantes de 50 mètres – offre bien des commodités : « Je viens récupérer des produits manquants et la monnaie pour la caisse qu’il est allé retirer à la banque pour le compte des deux pharmacies. » Si elle sait qu’elle peut compter à tout moment sur ses associés, Mathilde ne veut pas abuser de leur disponibilité ni devenir envahissante. « Je viens les voir à des moments où je ne les dérange pas trop, avant 8 heures 30 pour l’un et entre 12 heures et 14 heures pour l’autre », conclut-elle.