Une stratégie gagnante

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Publié le 28 avril 2012
Par Francois Pouzaud
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Bien avant de céder l’officine, une éventuelle restructuration peut être envisagée. Objectif : tirer un meilleur prix de son outil de travail quelques années plus tard, au moment de la revente.

Une étude détaillée de la situation de la pharmacie est nécessaire préalablement à la restructuration. « Elle doit répondre à la question : ai-je en ma possession un bon outil de travail ? », présente Emmanuel Delaubert, expert-comptable du réseau CGP.

Le titulaire devra donc réaliser un audit global. Christian Bergot, expert-comptable du cabinet CHBO Audit et conseil, recommande au titulaire de se tourner vers ses interlocuteurs habituels : expert-comptable, banquier, grossiste, groupement… « Il est souvent très difficile de porter un jugement totalement objectif sur son outil de travail et sur sa propre façon de travailler et de diagnostiquer avec lucidité ce qui doit être amélioré. » Si l’outil de travail se révèle plutôt fragile, il est préférable de « vendre la pharmacie et de se réinstaller, conseille Emmanuel Delaubert. A contrario, si la pharmacie est considérée comme étant un bon outil de travail, le pharmacien doit alors s’interroger sur les stratégies à envisager afin d’optimiser les revenus du patrimoine. Pour cela, différentes possibilités de restructuration sont à considérer. »

Six pistes pour restructurer son officine

Convaincu qu’il doit restructurer l’officine avant de la céder, le titulaire pourra, à partir de l’audit effectué, définir un plan stratégique de développement.

• S’associer avec son pharmacien adjoint dans le cadre d’une société ;

• Rénover la pharmacie ;

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• Avoir une logique d’optimisation fiscale avec le passage en société à l’IS, ou d’optimisation financière en renégociant les emprunts à long terme de la pharmacie pour accroître le revenu ;

• Transférer la pharmacie : cela est aussi une occasion d’augmenter en même temps son patrimoine immobilier ;

• Se regrouper avec la pharmacie voisine, soit en rachetant le fonds du concurrent, soit en lui proposant une association ;

• Devenir le moteur d’un regroupement de professionnels de la santé, en créant une société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA), une solution envisageable tout particulièrement en zone rurale. Le décret relatif aux SISA a été publié au JO du 25 mars 2012.

De l’avantage de s’associer avec son adjoint

Sur le plan juridique, « le titulaire et l’adjoint peuvent s’associer avec un pacte d’associés sous le statut des travailleurs non-salariés, en cogérance, avec un minimum de participation de 5 % », précise Emmanuel Delaubert. La formule associative est, pour le titulaire restructurant son officine, un compromis entre différents avantages et inconvénients :

• Maitrise de la protection sociale et de la fiscalité des gérants (on sort du cadre du droit du travail, c’est-à-dire des 35 heures, du principe des congés payés…) ;

• Changement du statut social de l’adjoint et début de capitalisation : sans coût supplémentaire pour la société, il augmente ainsi son revenu disponible grâce au principe de cogérance ;

• Partage des pouvoirs : meilleure disponibilité pour les co-titulaires ;

• Partage des fonctions (par affinités) et partage des idées (synergie) ;

• Partage de la rentabilité.