Royal câlin

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Publié le 30 juin 2012
Par Francois Pouzaud
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Mal parti en début d’année 2011, le marché des produits vétérinaires pour animaux de compagnie dispensés en pharmacie a repris des couleurs sur le second semestre, dopé par les campagnes de communication des laboratoires.

Afin août 2011, sur une période de douze mois, le marché avait perdu 2,3 % en volume – par rapport à la même période de 2010 – et 1,2 % en chiffre d’affaires. Il faut dire que le segment des antiparasitaires externes (APE), qui captent 36 % de parts de marché en valeur, a évolué en deux temps en 2011. « Le printemps et l’été n’ont pas été propices au développement des insectes, commente Emmanuel Hess, chef de gamme Biocanina chez Véto-Centre. Mais nous constatons une belle reprise depuis septembre. » Principal facteur d’embellie ? « Les conditions climatiques clémentes de fin d’année ont permis aux parasites, puces et tiques d’être exceptionnellement présentes jusqu’en janvier 2012 dans certaines régions. En outre, en 2011, les tiques sont apparues très tôt au printemps et les puces plus tardivement, prenant ainsi le relais de la croissance d’août à octobre », ajoute Laurent Montange, directeur marketing Animaux de compagnie chez Merial.

Les antiparasitaires externes montrent les crocs

Ce facteur climatique a permis au marché vétérinaire de finir l’année 2011 sur une bonne note. L’an dernier, sa progression a été de 2 % en volume (9,5 millions d’unités vendues) et de 4 % en valeur avec un chiffre d’affaires de 132 millions d’euros. Une tendance confirmée par l’Association interprofessionnelle d’étude du médicament vétérinaire, qui voit le marché global progresser de 6,39 % (aliments inclus) et le marché de l’animal de compagnie (tous circuits confondus, hors aliments) de 9,70 % en 2011.

Les APE ont fini sur les chapeaux de roue, affichant, en valeur, une envolée de 10,8 % pour les insecticides par voie générale et de 9,5 % pour les insecticides par voie externe. Pour Laurent Montange, ce rebond s’explique par « la communication des marques à forte notoriété, comme Frontline Combo, sur les principaux médias en presse, radio et télévision. Ces campagnes ont dopé le marché en suscitant chez les propriétaires le besoin de traiter leurs animaux en période de forte infestation ». De fait, le marché des APE enregistre une croissance d’environ 9 % en volume. Laurent Montange soutient que, sur Frontline Combo, « Merial a augmenté ses ventes dans des proportions similaires. En revanche, les deux laboratoires traditionnels du circuit officinal [Biocanina et Clément-Thékan, NdlR] ont stagné ou régressé en raison de la progression des génériques, alors que c’était l’inverse en 2010 ».

Sur le marché génériqué du fipronil, Frontline chute de 11 % en valeur mais la marque conserve son leadership, captant 48 % de parts de marché. Néanmoins, Clément-Thékan, avec un CA en hausse de 17 % sur Fiprokil (30 % de parts de marché) – qui s’appelait Fipronil jusqu’en 2011 –, et Biocanina, progressant de 40 % sur Tick-Puss (22 % de parts de marché), réduisent l’écart. « Depuis mars 2011, Fiprokil dynamise notre gamme d’antiparasitaires externes », indique Leïla Baptista, responsable de la gamme vétérinaire Clément-Thékan chez Omega Pharma. De son côté, Biocanina a réussi la transition des spécialités Pustix Duo (pour les chiens) et Biocanispot (pour les chats) vers Tick-Puss. « Le nouveau chef de file de nos APE connaît la meilleure évolution des ventes du marché, enregistrant une progression de 465 % au printemps grâce à une importante campagne de publicité grand public en radio, presse et affichage urbain », souligne Emmanuel Hess.

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Sur le marché des antiparasitaires internes (23 % de parts de marché), la croissance est également au rendez-vous, avec une hausse du chiffre d’affaires de 6,7 %. Elle profite à Omega Pharma, Véto-Centre et Bayer Pharma, qui captent 95 % du marché en officine. Avec 42,8 % de parts de marché en valeur, Clément-Thékan est le leader des vermifuges avec Scanil, Clément chat et Telkan. Il consolide sa position avec le lancement d’une nouveauté en novembre 2011, Strantel chien.

« Les vermifuges sont une gamme à ne pas négliger, souligne Emmanuel Hess. La progression des unités consommées tient à une médicalisation et une information importantes des maîtres par les vétérinaires et les laboratoires. Mais plus de la moitié des chiens et des chats, une fois la vaccination du jeune animal réalisée, ne voient plus le vétérinaire. Ce sont donc des animaux non médicalisés, dont le maître n’a comme interlocuteur que l’équipe officinale. » Or, en 2012, les pharmaciens ont la possibilité de dispenser, sans présentation d’une ordonnance, la totalité des vermifuges destinés aux animaux de compagnie.

Coup de froid sur les antichaleurs

Avec 9 % de parts de marché en chiffre d’affaires, les anticonceptionnels et les antichaleurs voient leurs ventes régresser (en chiffre d’affaires) de 3,6 %. Les travaux de l’année 2011 sur la révision de la liste d’exonérations des substances vénéneuses destinées aux animaux de compagnie et les conclusions rendues le 20 septembre 2011 par la Commission nationale du médicament vétérinaire ne sont certainement pas étrangers à ce mauvais score. Cela a, en effet, abouti en début d’année à l’expurgation des pilules contraceptives, notamment à base d’acétate de mégestrol et d’acétate de médroxyprogestérone, de la liste des exonérations.

Au global, le marché en officine est concentré entre les mains de trois acteurs : Clément-Thékan (3,7 millions d’unités vendues, + 4 %), Biocanina (1,9 million, – 3 %) et Mérial (1,6 million, + 8 %), qui, à eux trois, représentent environ 70 % des unités et 60 % du chiffre d’affaires réalisé en officine. Clément-Thékan entend garder son leadership : « Nous continuons à investir dans le merchandising du point de vente, avec de la visibilité, car nous pensons que le pharmacien doit être valorisé en tant que conseiller de la santé animale », rapporte Leïla Baptista.

+ 4,0 %

L’an dernier, le marché vétérinaire a progressé de 4 % en valeur, enregistrant un chiffre d’affaires de 132 millions d’euros. En volume, la hausse est de 2 % (9,5 millions d’unités vendues).