Depuis les recommandations de l’ANSM pour limiter les risques de ruptures d’amoxicilline, constatez-vous moins de prescriptions inappropriées d’antibiotiques ?

OUI

Olivier Albert, titulaire en milieu rural à Port-la-Nouvelle (Aude), emploie 8 salariés dont 3 adjoints. Groupement : Objectif Pharma et Wellpharma ; syndicat : aucun.

Les volumes de prescriptions évoluent à la baisse, sans doute sous la pression médiatique et des recommandations des autorités sanitaires. Par ailleurs, ma pharmacie est en relation étroite avec les médecins du quartier que nous appelons au quotidien pour les informer, à la réception de leurs prescriptions, de nos propres difficultés d’approvisionnement en tel ou tel antibiotique. Ils s’adaptent à la conjoncture, tiennent compte de l’état du malade, se reportent sur d’autres antibiotiques (macrolides notamment) qui peuvent être très spécifiques et variables d’un médecin à l’autre.

NON

Luc Seigneur, titulaire dans le centre-ville de Troyes (Aube), emploie 40 salariés dont 8 adjoints. Groupement : HPI Totum ; syndicat : aucun.

Je n’ai pas l’impression qu’il y ait moins de prescriptions inappropriées d’antibiotiques. Tout ce que je peux dire, c’est que la pharmacie réalise et facture à l’Assurance maladie des préparations magistrales à base d’amoxicilline et que les prescriptions d’antibiotiques des médecins se reportent également sur des céphalosporines, des macrolides, notamment l’azithromycine. La pharmacie effectue aussi plus de tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) angine, davantage prescrits par les médecins, et délivre des antibiotiques à partir d’ordonnances conditionnelles. En revanche, aucun patient ne se présente spontanément à la pharmacie pour que le pharmacien réalise un Trod angine.

NON MAIS

Patrick Desert, titulaire en milieu rural à Saint-Samson-de-Bonfossé (Manche), emploie 4 salariés dont 1 adjoint. Groupement : Giropharm ; syndicat : FSPF.

Il est toujours difficile de dire si un antibiotique prescrit est approprié ou pas. J’ai l’impression que les médecins continuent d’« arroser » les patients. En décembre, le Covid-19 a reculé mais la grippe a flambé. J’ai constaté un effet de volume et nous avons même été amenés, concernant l’amoxicilline, à délivrer pour un même patient des boîtes de deux marques différentes afin qu’il puisse prendre la totalité de son traitement. Parfois, il n’y a pas de cohérence dans les prescriptions médicales. J’ai eu affaire à un couple homme-femme traité par le même médecin pour la même pathologie. Pour l’un des deux, la prescription était de 6 jours et, pour l’autre, de 7, ce qui a donc entraîné une perte de comprimés sur l’une des boîtes délivrées.

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