Un transfert annulé et le sentiment d’avoir été roulé dans la farine

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Publié le 14 septembre 2013
Par Myriem Lahidely
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Pour Jean-Paul Provost, titulaire à Creysse (2 000 habitants) depuis 32 ans, l’expérience est plus qu’amère. En janvier 2011, il a obtenu l’autorisation de transférer son officine du centre-ville, où vivent 239 habitants, près d’un nouveau centre commercial situé deux kilomètres plus loin. « J’ai respecté le délai du premier recours, puis ai ouvert dans le temps imparti dans cette zone très accessible à la croisée de trois grands axes de circulation », explique le pharmacien. L’emplacement était prometteur en termes de pérennité pour une officine employant 9 personnes. « En un an, je suis passé de 200 clients par jour à 300 », constate le titulaire, dont le transfert l’a rapproché de Bergerac (27 700 habitants, 14 officines), située à 7 kilomètres.

Le recours a été déposé par des confrères

Le 14 mai dernier, après 20 mois d’exploitation, Jean-Paul Provost a reçu un avis annulant l’autorisation de transfert. Motif : abandon de clientèle. André Zavan, premier adjoint à Cours-de-Pile (1 500 habitants), voisine de 1 kilomètre et qui possède un cabinet médical mais pas de pharmacie, a lancé une pétition pour le maintien de l’officine. Il soutient aussi une autre pétition en faveur de la pharmacie lancée par Avenir, l’association pour la vie économique creyssoise. A elles deux, les deux pétitions comptaient, fin juillet, près de 4 000 signatures. « Le recours a été déposé a posteriori par trois confrères de Périgueux dont l’un est trésorier au conseil de l’Ordre, précise Jean-Paul Provost. Tous m’avaient pourtant contacté pour me proposer des prises de participation dans des officines, que j’ai refusées. Je ne peux pas revenir dans l’ancien local, devenu une boulangerie, et je n’ai pas l’intention de quitter le nouveau. » En appel, pour l’instant, Jean-Paul Provost ira jusqu’à la cassation si nécessaire, après la décision du tribunal administratif en septembre.

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