Phytothérapie et troubles digestifs

Réservé aux abonnés
Publié le 21 décembre 2002
Mettre en favori

EN PRATIQUE : LA CONSTIPATION

AU COMPTOIR : « Je pars en randonnée huit jours et j’ai peur d’être gênée par la constipation »

« Cet été je pars en randonnée une semaine avec un organisme spécialisé. Comme d’habitude, le pique-nique de midi sera à base de charcuteries et de salades de riz ou de pommes de terre. Le soir au gîte, il serait bien étonnant qu’on ne nous serve pas des repas de marcheurs riches en féculents. Le matin, il faut faire vite et les toilettes sont souvent en nombre insuffisant. L’année dernière, c’était déjà comme ça. J’ai été constipée pendant huit jours et je ne me sentais pas bien. »

Votre réponse

« Le changement de nourriture et le fait de ne pas être chez soi ne sont pas favorables à un bon transit intestinal. Comme votre constipation n’est qu’occasionnelle, je vous conseille un laxatif à base de plantes. Voici un médicament à base de séné. Prenez-le seulement si nécessaire et si vous n’êtes pas déjà traitée pour le coeur ou par un diurétique. Vous verrez, en l’avalant le soir, il agira le lendemain matin. En cas de diarrhée ou de douleurs au ventre, arrêtez tout. N’oubliez pas non plus de boire beaucoup et préférez comme en-cas énergétiques les pruneaux riches en fibres aux biscuits secs. »

La constipation occasionnelle

Le séné, la bourdaine, le cascara, l’aloès, la rhubarbe et le casse sont des laxatifs stimulants qui retiennent l’eau et les électrolytes dans l’intestin tout en stimulant la motricité colique. Ils font effet en environ huit heures. Différentes formes existent : tisane, poudre, gélule…

– Leurs indications

Elles sont limitées au traitement de courte durée (10 jours au maximum) de la constipation occasionnelle de l’adulte.

– Leurs contre-indications

-#gt; L’âge : enfant de moins de 10 ans.

Publicité

-#gt; Les constipations d’origine organique : occlusion intestinale, douleurs abdominales de cause indéterminée, maladies inflammatoires du côlon.

-#gt; Les états de déshydratation sévère.

– Leur emploi est déconseillé

-#gt; Chez l’enfant de 10 à 15 ans.

-#gt; Durant la grossesse et l’allaitement.

Le séné et lui seul peut être prescrit et uniquement si nécessaire durant la grossesse.

-#gt; En association avec les médicaments donnant des torsades de pointes, les digitaliques et les médicaments hypokaliémiants.

– Leurs effets indésirables

Diarrhée, douleurs abdominales en particulier en cas de côlon irritable, hypokaliémie, risque de coloration anormale des urines (sans signification clinique).

– Deux précautions :

-#gt; Ne pas délivrer des plantes laxatives en vrac pour éviter tout risque de surdosage.

-#gt; Veiller à éviter toute automédication abusive qui peut se traduire par une situation de dépendance (besoin régulier de laxatifs, nécessité d’augmenter les doses, constipation sévère en cas de sevrage).

La constipation chronique

Le traitement de la constipation chronique fait appel aux laxatifs de lest. Ils ne doivent être utilisés que lorsque les conseils hygiénodiététiques ont échoué et conjointement avec eux : activité physique, rééducation de l’exonération, enrichissement de l’alimentation en eau et en fibres végétales (céréales complètes, son de blé, légumes verts et crudités, figues, pruneaux, pommes). Ils agissent comme les fibres alimentaires par leur pouvoir hydrophile élevé : peu ou pas digérées, ces fibres augmentent le volume du bol fécal, ce qui provoque une stimulation physiologique du péristaltisme colique tout en lui assurant une humidification suffisante.

Les laxatifs de lest

– A fibres non fermentescibles

-#gt; Polysaccharides extraits d’algues ou les algues elles-mêmes :

– agar-agar (4 à 16 g/jour),

Ascophyllum, carragaheen (poudre : 2 g/jour),

– fucus (poudre : 1,5 à 3 g/jour),

– laminaire (poudre : 2 à 5 g/jour).

Dans le cas des algues, tenir compte de la présence d’iode : l’apport journalier en iode élément ne doit pas dépasser 120 microgrammes chez l’adulte.

-#gt; Gommes : Sterculia (ou Karaya, 10 à 20 g/jour), adragante.

– A fibres fermentescibles

-#gt; A mucilages neutres : gomme guar jusqu’à 10 g par jour. Peu agréable au goût, elle peut entraîner des nausées ou des flatulences.

-#gt; A mucilages acides :

– mauve : tisane à 10 g/l en infusion de 15 min, une tasse 3 fois par jour entre les repas ;

– guimauve : racine en macéré aqueux à froid de 3 heures, 3 à 5 grammes par prise, 1 à 3 fois par jour ;

– graines de Psyllium (10 g par prise, 1 à 3 fois par jour) ;

– ispaghul : la graine entière qui contient fibres solubles et insolubles (7 g par prise, 1 à 3 fois par jour), les téguments de la graine d’ispaghul qui ne contiennent que des fibres solubles (3,5 g par prise, 1 à 3 fois par jour) ;

– lin : les graines entières ou finement broyées (5 g par prise, 1 à 3 fois par jour) peuvent être conseillés.

En cas de surpoids, tenir compte de la valeur calorique due à la présence d’huile grasse dans les graines de lin et prendre les graines entières et non broyées.

Faire gonfler les graines dans 100 ml d’eau et toujours faire suivre la prise de ce mélange par l’absorption d’au moins 200 ml de liquide.

-#gt; A pectine : fruit du nerprun, tamarin. La dose journalière de pectine peut aller jusqu’à 15 g.

– Leurs contre-indications

Syndrome occlusif ou subocclusif, douleurs abdominales, fécalome.

– Leurs précautions d’emploi

-#gt; A réserver à la prescription médicale chez l’enfant de moins de 6 ans,

-#gt; Utilisable uniquement si nécessaire chez la femme enceinte.

-#gt; A utiliser avec prudence chez les patients confinés au lit (risque de fécalome ou d’obstruction digestive).

– Leurs effets indésirables

-#gt; Météorisme abdominal.

-#gt; Pouvoir gonflant parfois excessif avec les fibres fermentescibles.

– Conseils de prise

Les laxatifs de lest doivent être pris au minimum deux à trois jours d’affilée et absorbés avec suffisamment de liquide pour provoquer leur gonflement et éviter un risque de stagnation dans l’oesophage.

Des douleurs abdominales, une diarrhée de plus de 4 jours, une inefficacité après 48 heures imposent l’arrêt du traitement et une consultation. Il est conseillé de les prendre à distance (30 minutes à une heure) des autres médicaments dont ils peuvent retarder ou diminuer l’absorption.

POUR APPROFONDIR : Le mode d’action des laxatifs stimulants

Les laxatifs stimulants d’origine végétale ont pour principes actifs communs des anthracénosides formés de sucres fixés sur une génine.

– Les génines à l’état libre dans la drogue végétale (anthraquinones) sont dépourvues d’activité laxative. Les hétérosides d’anthraquinones sont de grosses molécules hydrosolubles qui ne peuvent pas diffuser à travers les parois du tube digestif. Ils ne sont pas non plus hydrolysables par les enzymes de l’intestin grêle. Une fois dans le côlon, ils sont hydrolysés par les bêtaglycosidases de la flore intestinale, ce qui libère les anthraquinones qui sont ensuite réduites en anthrones monomères. Ces dernières sont donc les véritables principes actifs laxatifs. Ces étapes expliquent pourquoi le temps de latence observé entre la prise de la drogue végétale et l’effet laxatif est en moyenne de 6 à 8 heures et peut aller jusqu’à 12 heures.

Au niveau du côlon, les anthrones vont exercer un double effet :

– L’inhibition de la pompe à sodium-potassium de la membrane cellulaire des entérocytes empêche la réabsorption d’eau, de sodium et de chlore et augmente la sécrétion du potassium au niveau de la muqueuse intestinale. Il en résulte une augmentation de volume du contenu intestinal.

– L’augmentation de la motilité intestinale est liée à la stimulation des contractions péristaltiques. Elle est également liée à l’augmentation du bol intestinal.

EN PRATIQUE : LES DOULEURS ABDOMINALES

AU COMPTOIR : « Je me sens ballonnée comme jamais »

QUEL ANTISPASMODIQUE CHOISIR ?

« D’ordinaire, au travail, je fais une journée continue, mais aujourd’hui j’ai voulu rentrer déjeuner chez moi. Bien sûr, il m’a fallu faire vite et j’ai avalé à toute allure les choux de Bruxelles réchauffés au micro-ondes. Cet après-midi je déguste ! J’ai des flatulences. On dirait que le bouton de ma jupe va sauter. Jamais je ne me suis sentie comme ça. »

Votre réponse

« Les choux de Bruxelles ont déjà la réputation de donner des ballonnements chez les personnes prédisposées, comme d’ailleurs tous les aliments fermentescibles. Le fait d’avoir pris votre repas à la hâte, les yeux rivés sur votre montre, vous a fait avaler plus d’air que d’ordinaire et a aggravé la distension. Je vous conseille de prendre des plantes dites carminatives qui vont faciliter l’expulsion et la résorption des gaz gastro-intestinaux pour vous soulager rapidement.

Le carvi est l’une des plantes les plus efficaces, mais son goût un peu fort risque de vous rebuter. Un mélange à parties égales des espèces carminatives comme l’anis vert, le carvi, le coriandre, le fenouil vous conviendra. Préparez une infusion de 15 minutes dosée à 10 grammes du mélange par litre d’eau. Buvez-en une tasse dès que possible et une autre après le dîner. »

Les plantes du météorisme et de l’aérophagie

Les plantes carminatives sont le plus souvent des plantes riches en huiles essentielles. Elles sont indiquées dans les digestions difficiles et douloureuses accompagnées de météorisme et d’aérophagie, car elles :

– facilitent la digestion ;

– s’opposent à la formation de gaz dans l’estomac et l’intestin ;

– facilitent leur expulsion et leur résorption ;

– limitent les fermentations intestinales ;

– ont très souvent une action antispasmodique.

– Les plantes carminatives les plus efficaces sont des ombellifères souvent utilisées comme aromates.

Elles se consomment en infusion de 15 minutes à raison de 250 à 500 ml par jour.

– Aneth (fruit) : 5 g par litre.

– Angélique (fruit) : 20 g par litre.

– Anis vert (fruit) : 10 g par litre.

– Carvi (fruit) : 5 à 10 g par litre.

– Coriandre (fruit) : 5 à 10 g par litre.

– Fenouil doux (fruit) : 10 g par litre.

Si les troubles (aérophagie, flatulences) sont plus ou moins chroniques, conseillez une prise 30 minutes avant les trois repas.

Si les troubles sont ponctuels, la prise doit avoir lieu au moment où ceux-ci surviennent.

Le charbon végétal

Le charbon végétal est obtenu par carbonisation des coques de noix de coco. Il est ensuite activé par un second passage à haute température. Son pouvoir d’absorption des gaz et des toxines en est ainsi renforcé.

Le charbon végétal activé est indiqué dans le traitement symptomatique des troubles digestifs s’accompagnant de ballonnements intestinaux ou de diarrhée en complément de la réhydratation et/ou de mesures diététiques.

Il doit être administré à distance des autres médicaments (plus de deux heures si possible) afin d’éviter une diminution de leur absorption.

La posologie peut être portée à un gramme par jour en quatre à six prises.

Pris à forte dose ou sur une longue période, il colore les selles en noir.

Son utilisation chez la femme enceinte est possible.

POUR APPROFONDIR : Les troubles fonctionnels intestinaux

Les troubles fonctionnels intestinaux ou syndrome du côlon irritable associent des douleurs abdominales, une constipation et une diarrhée, souvent accompagnées de ballonnements et flatulences.

La phytothérapie agit sur les symptômes et permet également de prendre en charge la composante psychique qui s’y rattache.

Contre les douleurs abdominales

Les plantes antispasmodiques à tropisme digestif sont à préférer, en particulier l’achillée mille-feuilles, la matricaire, le mélilot, la menthe poivrée ou son huile essentielle qui a fait l’objet d’études cliniques à la posologie de 0,2 à 0,4 ml trois fois par jour en capsules à délitement entérique.

En cas de constipation

Des laxatifs à base de mucilages peuvent également exercer un effet adoucissant sur les muqueuses digestives comme la guimauve (racine, fleur) et la mauve (fleur). Le psyllium, l’ispaghul, le lin sont réservés à la prescription médicale car leur pouvoir gonflant plus important peut aggraver les flatulences.

En cas de diarrhée

Les plantes astringentes, par leurs tanins, protègent la muqueuse intestinale et ont une activité antidiarrhéique et anti-infectieuse.

Les baies sèches de myrtilles peuvent être conseillées à raison d’une à deux cuillères à café à avaler avec un peu d’eau plusieurs fois par jour soit 20 à 60 g de fruits secs.

Autres alternatives : la teinture mère de Vaccinium myrtillus (50 gouttes diluées trois fois par jour) ou de salicaire (50 gouttes trois fois par jour), la farine de caroube (15 à 30 g/jour délayés dans l’eau), le géranium herbe à Robert en teinture mère (50 gouttes trois fois par jour) ou les organes souterrains de tormentille en teinture (20 à 40 gouttes par prise).

L’angélique et la menthe peuvent là encore être conseillées pour leurs vertus spasmolytiques, en gélules de poudres de plantes ou en teintures mères.

Les huiles essentielles de thym et de cannelle ont des propriétés antiseptiques.

Contre le stress et l’anxiété

Les plantes à composante anxiolytique sont utiles : la mélisse et la lavande (également antispasmodiques), la passiflore, la valériane, la ballote et l’huile essentielle de néroli.

EN PRATIQUE : LES DYSPEPSIES

AU COMPTOIR : « Ma mère se plaint de ne pas digérer »

CONDUITE À TENIR

« Ma mère a 86 ans. Elle ne souffre d’aucune maladie, mais elle a un appétit d’oiseau. Elle dit qu’elle n’a pas faim et dès qu’elle se force un peu, elle se plaint d’être rassasiée, de pesanteur, de ballonnements. »

Votre réponse

« Votre mère souffre d’une dyspepsie liée à l’âge. Elle a moins faim parce que sa perception des saveurs est moindre. Sa digestion est moins bonne, surtout pour les repas trop gras ou trop abondants. Pour stimuler l’appétit et la sécrétion gastrique, donnez-lui 20 gouttes de teinture de gentiane diluées dans de l’eau, 30 minutes avant les trois repas. Le liquide a un goût amer mais il favorise les sécrétions salivaires et gastriques. Les cures sont de 20 jours par mois à renouveler dès qu’elle ne se sent pas bien. »

Les plantes de l’inappétence

Les toniques amers sont l’essentiel du traitement de la perte d’appétit. Le fenugrec est une autre alternative.

Les toniques amers

Ils favorisent la digestion et l’utilisation des nutriments en stimulant les sécrétions salivaires, gastriques, pancréatiques et la motricité gastrique… donc l’appétit.

– Leurs indications

-#gt; L’inappétence, la dyspepsie avec lenteur à la digestion par insuffisance de sécrétion des sucs gastriques.

Pour une meilleure efficacité, la prise se fait 30 à 60 minutes avant les repas.

-#gt; Les nausées, l’embarras gastrique.

La prise se fait après les repas ou au moment des troubles.

– Les contre-indications

L’ulcère gastroduodénal.

– Les plantes

En fonction de leur composition chimique, quatre classes sont à distinguer.

-#gt; Les amers stricts

Ils ne contiennent que des principes amers.

– La petite centaurée s’emploie en teinture à raison de 15 à 25 gouttes 3 fois par jour.

– La chicorée en décoction de 15 mn à 10 g/litre (250 à 500 ml par jour) est aussi un cholérétique, un diurétique et un laxatif doux.

– La gentiane en teinture, 20 à 25 gouttes, 3 fois par jour, est également un fortifiant.

– Le pissenlit cholérétique, diurétique et dépuratif est efficace en extrait fluide, à la posologie de 20 à 25 gouttes 3 fois par jour.

-#gt; Les amers astringents

Ils renferment des tanins. Le quinquina, déconseillé en cas de grossesse, est un fébrifuge. Il s’utilise en teinture à la dose de 20 à 30 gouttes par prise 2 à 3 fois par jour.

-#gt; Les amers aromatiques renferment aussi des huiles essentielles.

– L’angélique, antispasmodique, carminative et légèrement anxiolytique, se consomme en infusion de 15 mn à 20 g/litre. Il faut en boire 250 à 500 ml par jour.

– La cannelle en teinture, 15 à 25 gouttes par prise (avant les repas), est aussi un tonique.

– Le genièvre, diurétique, antiseptique urinaire et stomachique s’emploie aussi en teinture à raison de 10 à 15 gouttes, 3 fois par jour.

– Le zeste d’orange amère a une action relativement faible. Il est à associer aux autres toniques amers dont il corrige le goût, en teinture, à raison de 20 à 30 gouttes, 3 fois par jour.

-#gt; Les amers âcres

Ce sont le gingembre et le galanga. Ils contiennent des principes amers et âpres et sont peu utilisés dans cette indication.

Le fenugrec

Riche en phosphore, fer, lécithine, magnésium, protéines, fibres et mucilages, la graine de fenugrec (Trigonella foenum græcum) est fortifiante et reconstituante. Cette légumineuse peut aussi faire prendre du poids.

Le fenugrec est donc recommandé en cas d’inappétence et de maigreur.

La posologie requise est de une demi-cuillère à café de graines fragmentées (2 g environ) trois fois par jour, 30 minutes avant les repas. Elle s’absorbe avec un peu de liquide (sa saveur est amère et mucilagineuse) ou sous forme de spécialités (Arkogélules, Elusanes, Fénugrène…).

Le fenugrec est aussi reconnu pour ses propriétés hypoglycémiantes (grâce à la trigonelline), hypocholestérolémiantes et hypolipidémiantes.

Les plantes de la dyspepsie

La dyspepsie ne répond pas toujours aux règles hygiénodiététiques de base : avoir des habitudes de vie régulières (repas à heure fixe) et bien mâcher.

Les plantes stomachiques sont des stimulants de l’estomac dont elles réveillent les fonctions naturelles. Elles sont complémentaires des toniques amers.

Il s’agit très souvent de plantes aromatiques prises au moment ou immédiatement après les repas ou ponctuellement si besoin.

-#gt; Crampes d’estomac

– Estragon en teinture mère 50 gouttes, 3 fois par jour.

– Origan en infusion de 15 minutes à 20 g/litre. En boire 250 à 500 ml par jour.

-#gt; Tendance à l’aérophagie.

– Basilic en infusion de 15 mn à 10 g/l, 250 à 500 ml par jour ;

– Camomille romaine en infusion de 15 mn à 5 à 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

– Thym en infusion de 5 mn à 5 g/l et pour une quantité de 250 à 500 ml par jour.

– Serpolet en infusion de 15 mn à 20 g/l (250 à 500 ml par jour).

-#gt; Dans la journée, quand une activité tonique est recherchée.

– Basilic, camomille romaine, laurier en infusion de 10 mn à 20 g/litre.

-#gt; Le soir, conseiller des plantes sédatives.

– La marjolaine, en infusion de 10 mn à 5 g/l (250 à 500 ml/jour.

– La verveine odorante en infusion de 15 mn à 10 g/l (250 à 500 ml par jour).

POUR APPROFONDIR : Soulager les nausées et vomissements

Si la cause des nausées et vomissements est évidente, la phytothérapie peut être conseillée.

Excès alimentaire, aliment avarié

– La menthe poivrée

-#gt; Sous forme d’huile essentielle au-delà de 7 ans : 1 goutte + 1 goutte d’essence de citron sur un quart de sucre à laisser fondre en bouche. A répéter selon les besoins. Contre-indiqué chez la femme enceinte.

-#gt; Sous forme d’extrait fluide (EF) :

EF de menthe poivrée 30 ml + EF de fenouil doux (fruits) 20 ml : 20 à 30 gouttes dans un demi-verre d’eau tiède.

A boire d’abord par toutes petites gorgées de la valeur d’une cuillère à café afin d’éviter tout vomissement réflexe.

-#gt; Sous forme de tisane

Menthe poivrée (feuilles) 20 g + matricaire (capitules) 10 g + mélisse (feuilles) 10 g + anis (fruits) 5 g.

Verser 2 cuillères à café du mélange dans 250 ml d’eau bouillante. Laisser infuser 10 minutes. Filtrer. Boire une tasse (à renouveler selon les besoins), mais pas en cas d’obstruction des voies biliaires.

– L’estragon

Sous forme d’huile essentielle diluée à 10 %, 10 gouttes dans un peu d’eau ou sur du miel, trois fois par jour, suffisent.

La prise est déconseillée dans les trois premiers mois de la grossesse.

– Le citron en gemmothérapie

Citrus limonum bourgeons macérat glycériné 1 D, 30 gouttes diluées dans un peu d’eau, trois fois par jour.

Nausées de la grossesse

Elles sont calmées par de l’essence de citron : 2 gouttes sur un quart de sucre avant de se lever, à renouveler plusieurs fois dans la journée si nécessaire.

Le mal des transports

Peuvent être utilisés, en prévention.

– Du citron sous forme d’essence : 1 goutte sur un quart de sucre avant le départ. A renouveler durant le trajet.

– De l’huile essentielle de menthe poivrée : 1 goutte sur chacune des tempes ou 1 goutte sur un quart de sucre à croquer avant le départ. Au cours du trajet, respirer un mouchoir imprégné de 2 gouttes d’huile essentielle.

– De la poudre de rhizome de gingembre : A réserver à l’adulte et l’enfant de plus de 6 ans. Son utilisation est déconseillée chez la femme enceinte et en cas d’obstruction des voies biliaires.

La posologie est de 2 grammes de poudre à absorber 30 minutes avant le départ (en gélules).

EN PRATIQUE : L’INSUFFISANCE HÉPATOBILIAIRE

AU COMPTOIR : « Les repas d’affaires ne me réussissent pas »

« Demain notre P-DG reçoit des clients importants. Un dîner au restaurant est prévu avec eux. Il me sera difficile de ne pas faire honneur aux vins et aux différents plats. Mais je sais qu’après, je vais avoir une crise de foie. »

Votre réponse

« Le foie ne connaît pas la crise, il n’y est pour rien ! En fait de crise de foie, vous voulez sans doute parler d’indigestion due à un excès d’aliments plus ou moins gras. Dans cette situation, vous vous sentez somnolent, nauséeux, avec l’impression d’une pierre dans l’estomac, un peu mal à la tête, la langue chargée ? En réalité, ce sont les capacités digestives de l’intestin qui sont dépassées. Avant ce repas que vous redoutez, je vous conseille de prendre des gélules d’artichaut qui favorisent la sécrétion de bile. Elles vont augmenter vos capacités digestives et vous verrez que tout se passera bien. Le lendemain de ce repas, mangez léger. Si vous vous sentez nauséeux au réveil, renouvelez la prise. »

Cholagogues ou cholérétiques ?

La phytothérapie est riche en plantes actives sur la sécrétion biliaire. Le choix de l’une ou l’autre de ces plantes tient compte de leurs propriétés complémentaires et des plaintes de votre client.

Les plantes cholagogues stimulent la vidange de la vésicule biliaire.

Les plantes cholérétiques stimulent la production de bile par le foie. Les cholérétiques vrais augmentent de plus sa teneur en acides biliaires et en cholestérol.

De nombreuses plantes sont à la fois cholagogues et cholérétiques. Deux précautions s’imposent.

-#gt; En provoquant la contraction des fibres lisses de la paroi vésiculaire, les substances cholagogues exposent au risque de faire migrer un calcul dans les canaux biliaires. En cas de calculs dans la vésicule biliaire, seul le médecin peut décider de l’emploi d’un médicament cholagogue.

-#gt; L’obstruction des voies biliaires est, en revanche, et quelle que soit son origine, une contre-indication à l’utilisation des cholagogues et cholérétiques. Toute douleur brutale, violente épigastrique, abdominale ou de l’hypochondre droit nécessite rapidement une consultation.

POUR APPROFONDIR : Le mécanisme de la sécrétion biliaire

LES VOIES BILIAIRES

L’une des fonctions du foie est de produire la bile, système d’élimination des pigments biliaires et des toxines. Elle est indispensable à la digestion et à l’absorption intestinale des graisses et des vitamines liposolubles. Elle a, de plus, un effet bactériostatique et favorise le déclenchement de la défécation. Elle est composée d’eau, de pigments (bilirubine, biliverdine), de sels, d’acides, de graisses, de cholestérol et de phosphates.

Les voies biliaires

-#gt; Le canal (ou conduit) hépatique au sortir du foie est issu de la fusion des canaux biliaires.

-#gt; Le canal cystique relie la vésicule biliaire à l’extrémité inférieure du canal hépatique.

-#gt; La réunion de ces deux canaux donne le canal cholédoque qui débouche dans l’ampoule de Vater, située dans la deuxième partie du duodénum.

-#gt; Le sphincter d’Oddi est une structure musculeuse située autour de l’embouchure intestinale du canal cholédoque.

La sécrétion biliaire

-#gt; Les hépatocytes sécrètent de la bile en quantité plus ou moins importante mais en continu.

-#gt; La bile provenant du foie est déversée dans le duodénum de façon intermittente par le jeu du sphincter d’Oddi.

-#gt; Quand celui-ci est fermé, état habituel en dehors des périodes digestives, la vésicule biliaire se remplit passivement : la bile remonte dans le canal cystique sous la poussée de la cholérèse (c’est la sécrétion et l’excrétion de la bile par le foie et les voies biliaires). Stockée dans la vésicule biliaire, la bile y subit un phénomène de concentration.

-#gt; En période digestive, le sphincter d’Oddi reste ouvert pour livrer passage au flux abondant de la bile hépatique et à un peu du contenu de la vésicule biliaire.

Les calculs biliaires

Ils sont souvent constitués de pigments biliaires et de cholestérol. En général, ils se forment à la faveur d’une rétention de bile et d’un déséquilibre dans sa composition chimique.

Ces calculs s’accumulent au fond de la vésicule et passent alors inaperçus. Ils peuvent aussi migrer jusque dans le duodénum ou s’enclaver dans les voies biliaires.

-#gt; Dans le canal cystique, ils entraînent des douleurs abdominales aiguës (coliques hépatiques).

Une inflammation aiguë de la vésicule ou cholécystite avec nausées et fièvre survient si, par suite de l’obstruction du canal cystique, une infection par la bile se développe.

-#gt; Dans le cholédoque, l’obstruction est à l’origine d’un ictère (coloration jaune de la peau et du blanc de l’oeil), d’une infection des canaux biliaires (cholangite) ou d’une douleur sous-costale aiguë.

-#gt; Le calcul peut aussi déclencher une pancréatite par obstruction du canal pancréatique s’il se loge dans l’ampoule de Vater.

COMMUNIQUEZ ! PHYTOTHÉRAPIE ET TROUBLES DIGESTIFS

DES IDÉES DE VITRINES

LA CONCEPTION EN IMAGES : POUR UNE DIGESTION SANS ENCOMBRES

On mange trop. Trop vite, trop gras, trop stressé. Des digestions fastidieuses, trop lentes, trop acides en découlent. Pourquoi ne pas proposer un retour au naturel avec la phytothérapie ?

La vitrine « embouteillages »

Pour cette vitrine, la métaphore du trafic routier se met au service des encombrements digestifs.

Dessinez une grande et large route dont la forme rappelle un estomac avec son étroit pylore, source de tous les embouteillages. Après ce ralentissement, la route en lacets redevient bucolique, bordée de plantes en vrac, de boîtes et de sachets de tisane. Disposez sur ce chemin imaginaire de nombreuses voitures miniatures. Elles seront agglutinées pare-chocs contre pare-chocs juste avant le goulet d’étranglement (le pylore), puis beaucoup moins nombreuses après, la fluidité revenue.

Vos slogans jouent pleinement la carte de la mise au vert : « Mettez au vert votre digestion », « La phytothérapie, le feu vert pour votre digestion », « Phytothérapie, avis de digestion fluide », « Digestion difficile, la phytothérapie, votre itinéraire conseillé ».

La vitrine « balance »

Si vous préférez une vitrine plus classique, construisez-la autour d’une balance à deux plateaux.

Placez sur l’un d’entre eux la photo d’un plat copieux (une fiche cuisine de cassoulet, de choucroute, de repas de fête…) et sur l’autre des boîtes ou des sachets de tisanes.

Les slogans suivants peuvent alors être associés à votre message visuel : « Digestion qui n’en finit pas, la réponse par les plantes », « Digestion difficile : les plantes vous aident à trouver le juste équilibre ».

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Améliorez la présentation des tisanes

Remplissez des tubes à essais, des boîtes transparentes ou des mini-aquariums avec des préparations de tisane constituées de plusieurs plantes. Ce remplissage se fait soit par empilement et création de différentes strates ou tout simplement en montrant le mélange. Ces boîtes et tubes transparents ainsi remplis sont à placer au centre d’une série de paquets ou de boîtes de tisane.

Surélevez les présentations transparentes et, au-dessus ou au-dessous, indiquez très lisiblement le symptôme traité : « Digestion difficile », « Manque d’appétit », « Excès de table », « Nausées », « Constipation ».

Vous pouvez agrémenter votre présentation d’une ou deux tasses à tisane. Une affichette informative peut compléter le dispositif. Elle rappelle les avantages de la forme tisane :

– permet de boire plus ;

– donne le temps d’être préparée et dégustée ;

– remplace les excitants (café, alcool…) du soir ;

– conjugue plaisir de la dégustation et efficacité thérapeutique.

DES MOTS POUR CONVAINCRE : Tempérez une ambiance négative

Vos patients veulent parfois acheter sans ordonnance des médicaments disponibles uniquement sur ordonnance. A vous de leur faire comprendre que ce qui ressemble à une solution de facilité est aberrant, voire dangereux. Pas facile de conseiller la phytothérapie pourtant adaptée.

Les mots à ne pas dire

A bout d’argument, il vous arrive parfois d’avoir envie de lancer à un client ou une cliente : « Je le sais parce que, tout de même, je suis pharmacien ! » N’en faites rien. Cette affirmation péremptoire serait l’aveu d’un constat d’échec. Votre conseil a toutes les chances de ne pas aboutir. Il est inutile de vous référer à votre diplôme et/ou votre fonction. C’est la qualité de votre conseil et la façon dont vous le proposez qui font la différence et établissent une relation de confiance. Il peut arriver que vous ne puissiez pas créer cette relation pour de multiples raisons. Dans ce cas, n’hésitez pas à dire : « Je suis désolé, mais je n’ai pas la solution à votre problème » ou « Je ne vois pas comment vous aider ! » Votre client sera alors amené à s’interroger sur sa demande et à la reformuler ou à l’amender. Votre comportement démontrera que vous êtes un professionnel rigoureux.

Comment réagir à : « Je veux, j’exige ! »

Abreuvés d’informations pas toujours bien digérées (et la phytothérapie n’y peut rien), les clients ont de plus en plus d’exigences aussi bien sur le fond que sur la forme. Autant il est compréhensible qu’ils soient à la recherche du mieux, autant il n’est pas souhaitable que leur demande prenne le ton du diktat : « Je le veux, je l’exige ! » Cette attitude est totalement incompatible avec l’établissement d’un conseil et d’une relation équilibrée.

Créer une relation équilibrée

Selon la théorie « la meilleure défense est l’attaque », certains clients pensent que l’affirmation et/ou l’agressivité sont la meilleure méthode pour obtenir ce qu’ils veulent. Face à l’instauration de ce rapport de forces, une seule question est à poser : « Pourquoi ? » Vous sous-entendez ainsi : « Votre demande est peut-être valable, mais donnez m’en les raisons. » Un refus ou une incapacité de réponse est l’aveu tacite de l’absence d’une rationalité. Vous pouvez alors vous considérer comme autorisé à le faire remarquer discrètement puis à proposer un conseil. Si votre attitude se heurte à un nouveau refus, il est inutile d’insister. En revanche, votre « Pourquoi ?» prononcé sans aucune animosité peut entraîner une prise de conscience de la part de votre client de l’incohérence de sa demande, et, dans tous les cas, vous donnera des arguments pour lui démontrer qu’il existe des solutions plus sûres comme la phytothérapie. Vous opposerez rationalité à irrationalité et rigueur à irresponsabilité.

Dans tous les cas, argumentez

Le fait que vous ne soyez pas autorisé à délivrer des produits listés, reste une « excuse » théorique pour votre client. Utilisez les arguments suivants :

-#gt; « Ce médicament risque de masquer la cause du trouble et de fausser le diagnostic du médecin et ainsi de retarder votre guérison. »

-#gt; « D’accord, ce médicament vous permet d’éviter de consulter, mais surtout, à la longue, il risque d’aggraver à coup sûr votre pathologie. »

DOCUMENTEZ-VOUS

INTERNET

Réseau Proteus

http://www.reseauproteus.net

Dans la rubrique « 1 001 solutions », un herbier médicinal renferme une palette de plantes utilisées en thérapeutique avec photos, propriétés et indications. Pour vous remémorer à quoi ressemble l’achillée mille-feuille (ou une autre plante), quel est son rôle, ce qu’elle soigne, si elle se mange…, cliquez. Changement de style pour la rubrique « 1 000 maux » qui présente pour chaque pathologie une description et ses différentes solutions phytothérapiques. Les pathologies digestives (côlon irritable, constipation, troubles biliaires) ne sont pas oubliées et les références bibliographiques utilisées pour ces deux rubriques sont sérieuses.

LIVRES

Phytothérapie. Les données de l’évaluation

Jean Bruneton – Editions Tec et Doc

S’appuyant sur une bibliographie plutôt riche, l’auteur se livre, à la lumière des connaissances actuelles, à une revue critique des plantes médicinales : l’activité a-t-elle été démontrée, les risques encourus ont-ils été évalués ?

Un ouvrage qui montre que peu d’études phytothérapiques peuvent se targuer d’une méthodologie scientifique rigoureuse.

Un chapitre est consacré à l’intérêt des fibres, un autre traite des plantes et du système digestif. Un livre utile pour aider les professionnels de santé à sélectionner les meilleures plantes dans chaque indication.

Un laxatif osmotique

Utilisée dans la constipation chronique, la manne, tirée de l’écorce du frêne à manne, est riche en D-mannitol. Boire 30 à 60 g/j de cette poudre chez l’adulte, dans de l’eau chaude ou du lait chaud jusqu’au retour à la normale du transit.

Pourquoi conseiller des fibres ?

Les fibres alimentaires sont peu ou pas digérées par les sécrétions digestives de l’homme.

– Les fibres solubles dans l’eau donnent des solutions visqueuses ou des gels : hémicellulose, pectine des légumes secs, des légumes verts et des fruits, mucilages. La plupart sont fermentescibles et dégradées par les bactéries intestinales. Elles augmentent le volume des selles et leur teneur en eau.

– Les fibres insolubles dans l’eau (cellulose, lignine), présentes surtout dans les céréales, ont, sauf la lignine, une capacité importante de rétention d’eau. Infermentescibles, elles augmentent le volume des selles en élevant leur teneur en résidus indigestible et en eau. La lignine est irritante pour l’intestin.

Pruneaux : les fibres sans les formes

Avec 13 % de fibres moitié solubles, moitié insolubles, les pruneaux sont recommandés en cas de constipation. Leur apport énergétique n’étant pas nul, les personnes soucieuses de leur poids, les prendront débarrassés de leurs sucres et de leurs acides.

Deux recettes sont possibles.

-#gt; Après les avoir fendus, faire tremper les pruneaux dans de l’eau. Le lendemain, les faire cuire à grande eau, 2 à 3 heures, et changer l’eau trois fois. Consommer 8 à 20 pruneaux le matin à jeun.

-#gt; Inciser les pruneaux jusqu’au noyau. Les faire tremper dans l’eau froide pendant 24 heures. Manger 4 à 10 pruneaux le matin au petit déjeuner.

Le son de blé, la plus physiologique des fibres

Mélange de fibres (45 % de polysaccharides, cellulose, lignine), de protéines (17 %), d’amidon (15-20 %) et de sucres (7-8 %), le son de blé est le plus hygroscopique laxatif de lest. L’ingestion de 20 g de son de blé augmente de 127 % la masse des selles. Le son de blé régularise le transit intestinal à une valeur « idéale » de 48 heures, l’accélère s’il est supérieur à trois jours et le ralentit s’il est inférieur à 24 heures. En cas de constipation, la dose recommandée est de 15 à 20 grammes par jour en maintenant une hydratation suffisante. Pour éviter flatulences et ballonnements, habituels en début de traitement, la posologie est progressive avec un apport initial de 5 grammes de son par jour, augmenté de 5 grammes tous les cinq jours jusqu’à obtention de la dose souhaitée, répartie en deux ou trois prises à absorber pendant ou après les repas. A éviter en cas de colopathie fonctionnelle et chez l’enfant.

Fermentations, spasmes : variez les associations

-#gt; En tisane La formule : anis vert (100 g), basilic (100 g), carvi (80 g), cumin (60 g), fenouil (60 g), menthe poivrée (100 g), sarriette (100 g). La recette : 10 g du mélange pour 250 ml d’eau. Infusion pendant 10 minutes. La posologie : 1 tasse après chaque repas.

-#gt; En solution buvable La formule : teinture de carvi (30 ml), teinture d’angélique (racine) (30 ml), teinture de gentiane (25 ml), teinture de thym (15 ml). La posologie : 25 gouttes diluées dans de l’eau trois fois par jour ou selon les besoins s’il y a en plus lenteur à la digestion.

Une badiane peut en cacher une autre

La badiane de Chine ou anis étoilé (Illicium verum) contient une huile essentielle riche en anéthole qui lui confère ses propriétés carminatives. Un arrêté du 23 novembre 2001 a suspendu sa mise sur le marché, sa délivrance et son utilisation à des fins thérapeutiques chez l’homme sous forme de plante pour tisane et poudre destinée à la voie orale, et ce jusqu’à l’obtention de garanties de l’absence de substitution des lots de badiane de Chine actuellement sur le marché par la badiane du Japon (Illicium anisatum ou I. religiosum). Celle-ci contient en effet des lactones sesquiterpéniques à l’origine de propriétés convulsivantes.

L’argile

L’argile est un pansement et un cicatrisant de la muqueuse gastroduodénale. Elle absorbe également les gaz intestinaux.

Des cures d’argile sont profitables en cas de côlon irritable hypersthénique (c’est-à-dire dont la motilité est exagérée). Il faut verser une cuillère à café dans un demi-verre d’eau, laisser reposer toute une nuit et boire le lendemain la solution homogénéisée.

La moitié de la dose est absorbée à jeun, l’autre moitié le soir, 30 minutes avant toute prise alimentaire. Si une constipation survient, suspendre la prise puis reprendre en n’absorbant que le surnageant sans homogénéisation préalable. Pratiquer des cures de 10 jours par mois.

Que penser de la menthe poivrée et de la sauge ?

-#gt; La menthe poivrée est une plante majeure des troubles digestifs et un remède populaire. Mais elle ne devrait être utilisée qu’en cas de réelle atonie des voies digestives pour ne pas stimuler les organes qui n’en n’ont plus besoin. Ou alors, il faut se contenter, comme pour tous les stomachiques, de tisanes très légères afin de ne pas irriter l’estomac. Par ailleurs, la menthe est tonique et peut empêcher le sommeil quand elle est prise le soir. A préférer en infusion de 15 minutes à 5 grammes par litre et pour une quantité de 250 à 500 ml par jour.

-#gt; La sauge officinale est également un excellent stimulant des fonctions digestives. Il vaut cependant mieux réserver son usage au traitement d’autres troubles : hyperhydrose, asthénie, troubles de la ménopause…

L’artichaut, jamais en tisane

L’artichaut est particulièrement indiqué en cas d’intolérance aux graisses. Ce protecteur du foie est un bouclier face aux repas riches en alcool et en graisses. Il ne faut en revanche pas le conseiller en tisane pour deux raisons.

-#gt; Elle devrait être très concentrée.

-#gt; Elle aurait fort mauvais goût.

Faire fi des réticences

Répondez aux objections par l’exemple

– « Me faire prendre des plantes, vous n’avez pas une proposition encore plus ringarde pendant que vous y êtes ? »

-#gt; « Cela me surprend que vous ayez ce point de vue. Savez-vous qu’une grande partie de la recherche sur les nouveaux médicaments découle de l’amélioration de la connaissance des plantes ? »

– « Des tisanes à mon âge, pourquoi pas un bonnet de nuit ? »

-#gt; « Essayez (la tisane, pas le bonnet), et après on en reparle. Se préparer une tisane que l’on peut sucrer avec du miel permet de prendre le temps de se détendre après une journée stressante. Un moyen idéal de joindre l’utile à l’agréable, sans risque d’effets indésirables ou d’interactions avec vos autres médicaments. Et en plus, cela vous oblige à boire. Avez-vous pris le temps de boire aujourd’hui ? »