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ILS FONT DE LA RÉSISTANCE
Les ventes de médicaments chers progressent toujours à bon rythme mais ne compensent que partiellement les pertes enregistrées sur les traitements des pathologies chroniques et des épisodes aigus. Par ailleurs, elles ont un peu moins d’effet sur l’effet de structure.
Alors qu’un grand nombre de classes thérapeutiques voient leurs dépenses chuter sous l’effet des baisses de prix et de la générication croissante, les médicaments de spécialités prescrits en cas de pathologies lourdes et graves continuent d’être le principal moteur de croissance des dépenses : ils progressent de 421 M€ (contre + 249 M€ en 2011) avec la rétrocession hospitalière (+ 140 M€, + 9,2 %). Ce qui est assez logique compte tenu de l’augmentation tendancielle de la prise en charge à 100 % par l’assurance maladie des pathologies les plus lourdes ou des médicaments les plus coûteux. Cela a comme autres conséquences de permettre un accès croissant des patients aux traitements onéreux et de faire grimper le taux de remboursement. Sur l’année 2012, le taux moyen de prise en charge des médicaments est passé de 79,1 % à 80,2 %, avec un impact de + 1,4 point sur les dépenses remboursées.
Les médicaments chers entretiennent l’effet de structure (déplacement des prescriptions vers des présentations onéreuses), ce qui profite certes aux officines, mais beaucoup moins que par le passé. L’explication est simple, l’arrivée de médicaments nouveaux et surtout de médicaments innovants et plus coûteux, susceptibles d’être prescrits en remplacement de médicaments anciens, parfois génériqués, est moins importante, ce qui limite donc l’ampleur de l’effet de structure. Il s’atténue nettement en 2012 (+ 2,5 % contre + 3,1 % en 2011), du fait aussi du développement parallèle des génériques au sens large.
Du point de vue économique pour l’officine, la croissance des dépenses de médicaments chers en ville (+ 281 M€) ne compense qu’en partie les baisses sur les médicaments des traitements des pathologies chroniques et des épisodes aigus qui sont respectivement de 473 M€ et de 143 M€.
DES GROS CONTRIBUTEURS À LA CROISSANCE
Plusieurs classes thérapeutiques concentrent les dépenses en médicaments chers. Sur la plus haute marche du podium en 2012, on trouve les traitements des hépatites (+ 68,7 % soit + 126 M€ dont 75 M€ liés à la rétrocession hospitalière) avec l’arrivée sur le marché, au début du second semestre 2012, de deux nouveaux médicaments : Incivo (+ 43 M€) et Victrelis (+ 29 M€). La distribution en double circuit (en ville et en rétrocession hospitalière) contribue à expliquer le dynamisme de cette classe.
Les antirhumatismaux spécifiques arrivent en seconde position avec une croissance soutenue (+ 15,2 %, soit + 92 M€), en dépit d’une baisse des volumes prescrits (- 7 %). Elle est tirée essentiellement par les ventes d’Humira (+ 57 M€) et des autres anti-TNF-alpha (Enbrel : + 9 M€, Cimzia : + 9 M€), indiqués notamment dans la polyarthrite rhumatoïde (75 % de la croissance est réalisée par Enbrel et Humira).
En troisième position, les traitements de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) se distinguent encore par une très forte hausse des dépenses en 2012 (+ 25,3 %, soit + 80 M€) à laquelle Lucentis n’est pas étrangère. Le chef de file des traitements de la DMLA enregistre une forte croissance (+ 26,7 %) en raison notamment de nouvelles indications thérapeutiques, devenant le premier médicament remboursé (389 M€) par l’assurance maladie devant Humira (346,2 M€, + 19,7 %) et Crestor (338,1 M€, + 9,2 %). Il sera intéressant de surveiller les ventes de Lucentis dans les années à venir et de voir si elles pâtissent ou non des prescriptions d’Avastin, beaucoup moins cher.
Les traitements du VIH sont les quatrièmes contributeurs à la croissance du chiffre d’affaires des officines de ville en 2012 (+ 10,8 %, + 70 M€) juste devant les antidiabétiques.
D’ailleurs, la pharmacie gagne du terrain sur l’hôpital. La part des ventes réalisées en secteur hospitalier diminue sur les médicaments de l’hépatite et du VIH. Elle passe de 32 % en 2011 à 30 % en 2012. D’une manière générale, la part de médicaments chers prescrits à l’hôpital et dispensés en ville continue de progresser, de l’ordre de 5 % (rétrocessions incluses).
Les ventes en ville des médicaments biologiques et des biosimilaires progressent également à bonne allure (+ 5,3 % en valeur à près de 2,6 Md€ en PFHT). Un constat de bon augure dans la perspective d’un droit de substitution élargi à cette catégorie de médicaments.
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