Jouer la carte pharmacien

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Publié le 21 juin 2008
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Aliments qui se parent de bénéfices santé, normes de plus en plus strictes exigées en matière de qualité et de sécurité sanitaire… l’agroalimentaire serait-il une voie d’avenir pour les pharmaciens ? Réponses de spécialistes.

Danone a entièrement focalisé sa stratégie de recherche-développement sur la nutrition et les bénéfices santé. D’où une montée en puissance des compétences scientifiques. « L’an passé, nous avons recruté une cinquantaine de personnes, dont des pharmaciens. Le même nombre est prévu cette année, des juniors aux profils plus confirmés », confirme Agnès Blanc-Crépel, responsable du développement des ressources pour la population R & D de la division Produits laitiers frais. Des postes d’encadrement d’équipes de scientifiques (pour les thésés) ou de coordinateur d’études cliniques sont notamment proposés. Des compétences en physiologie digestive, en immunologie, en cardiovasculaire, en nutrition, une expérience dans l’industrie pharmaceutique sont très appréciées.

Les masters nutrition très recherchés

A l’INRA, premier institut de recherche agronomique en Europe (près de 200 sites en France), les chiffres du recrutement – sur concours – se situent aux alentours de 150 ingénieurs (d’études et de recherches) et 75 chercheurs chaque année. « Les pharmaciens peuvent accéder à ces postes, avec une équivalence (niveau licence) et une thèse s’il s’agit de recherche. Pour l’instant, ils sont très peu nombreux. Dans le département Alimentation humaine, où nous avons lancé de nombreux programmes de recherche, leur formation peut être un atout », signale Thierry Boujard, à la direction des ressources humaines. Parmi les thématiques étudiées dans ce département : la fonction digestive, la toxicologie alimentaire, la sécurité des aliments. Objectif : améliorer la santé et le bien-être en encourageant le développement d’aliments mieux adaptés à l’homme.

En dehors de la thèse, un master 2 en complément de formation est une bonne clé d’entrée vers l’agroalimentaire. A Montpellier notamment, plusieurs parcours sont proposés pour le master 2 « Nutrition, agrovalorisation en santé publique ». « Le parcours nutrition est orienté recherche. Celui en lien avec la sécurité sanitaire offre des débouchés dans l’industrie agroalimentaire, la grande distribution (très intéressée), la restauration collective et l’AFSSA, commente Michel Larroque, maître de conférences à la faculté de pharmacie de Montpellier I et responsable des formations. Trouver des stages dans la grande distribution est très facile (30 à 50 % sont embauchés par la suite). Reste à négocier les salaires », modère-t-il. Aujourd’hui, malgré ces possibilités, très peu de pharmaciens demandent à suivre ces masters.

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Les salaires à l’INRA *

– Ingénieur d’études : de 23 à 36 000 euros.

– Ingénieur de recherche : de 26 à 42 000 euros.

– Chargé de recherche : de 25 à 31 000 euros.

– Directeur de recherche : de 36 à 52 000 euros.

* Pour un premier poste.