Que sait-on des résistances aux antiviraux spécifiques de la grippe ?

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Publié le 20 septembre 2008
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Les virus grippaux résistants ne transmettent leur résistance qu’à leurs descendants directs. Il s’agit d’ailleurs plus d’une perte de sensibilité in vitro que d’une résistance in vivo. Ces résistances sont fréquentes avec les antiviraux de la famille des anti-M2 (amantadine). Quand les anti-M2 sont utilisés en période épidémique saisonnière, le pourcentage de souches résistantes dépasse rapidement 50%. Cette capacité à créer des résistances rend les anti-M2 peu utilisables en stratégie de santé publique. En revanche, les résistances sont rares avec les inhibiteurs de la neuraminidase (oseltamivir, zanamivir). De plus, la mutation qui rend certains virus résistants diminue en même temps l’efficacité de leur neuraminidase et ils deviennent ainsi moins contagieux. En 2008, des souches d’une même lignée de grippe A(H1N1) résistant à l’oseltamivir sont apparues dans plusieurs pays à la suite d’une mutation spontanée. Pas d’affolement, les cas de grippe dus à ce virus ne sont pas plus graves que les autres et ce variant ne diffuse que faiblement dans la population. Les indications de l’oseltamivir n’ont donc subi aucune modification.

Source : « Surveillance épidémiologique et virologique de la grippe en France : saison 2007-2008 », BEH numéro 34 du 9 septembre 2008.

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