Grand âge mais grande forme

En mettant en garde contre la médicalisation de la vieillesse, le Pr Tubiana, membre des Académies nationales de médecine et des sciences, a rappelé à Pharmagora l’importance d’un bilan de santé vers 55-60 ans et d’un suivi régulier pour dépister d’éventuels cancers du sein, de la prostate et du côlon. Pour les prévenir, rien ne vaut un équilibre alimentaire et une activité physique régulière (5 heures par semaine ou 3/4 d’heure par jour). Quant à d’éventuelles supplémentations, « il n’y a aucune raison de supplémenter en vitamines ou oméga-3 si on a une alimentation normale et variée ».

Bien vieillir, c’est aimer la vie et, donc, bien voir, bien entendre et pouvoir marcher. Pour cela, une personne âgée doit, par exemple, apprendre à déceler un début de cataracte (éblouissement par les phares, moins bonne discrimination des couleurs…), ne pas hésiter à utiliser un appareil auditif et à se faire remplacer une articulation de hanche ou de genou. Autres bons conseils : bannir les somnifères, source d’ennuis intellectuels, se faire vacciner contre la grippe et le pneumocoque et se servir des rampes pour gravir les escaliers afin de pallier le moins bon fonctionnement du cervelet.

A 70 ans, la maladie d’Alzheimer effraie mais le pharmacien peut être rassurant. Si la vieillesse s’accompagne d’un ralentissement des circuits neuronaux, ils restent aussi efficaces que ceux d’un adulte jeune. L’officinal doit inciter les patients qui oublient des événements capitaux et qui se moquent de tels oublis à consulter.

Outre le fait de parler et d’être écoutée, la personne âgée attend quatre choses du pharmacien : qu’il prenne sa tension, qu’il mesure son IMC, qu’il recherche le sucre dans ses urines et qu’il l’alerte en cas de surmédication.