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PANDÉMIE GRIPPALE
Le taux de mortalité attribué à la grippe aviaire est-il réellement de 50 % ?
La proportion de décès parmi les cas humains de grippe aviaire confirmés à l’hôpital est effectivement aujourd’hui de l’ordre de 50 %. Ce pourcentage reflète la façon dont on a accès aux soins dans les pays où la grippe aviaire a sévi. Ce qui nous intéresse plus, c’est la proportion des décès parmi les malades infectés ou, à défaut, la proportion des décès chez ceux qui sont en contact étroit avec les virus aviaires. Pour évaluer avec précision la proportion entre malades infectés et malades hospitalisés, il faudrait mener des enquêtes séroépidémiologiques autour des fermes contaminées. Ce type d’enquête pèche actuellement par l’absence de sérologie positive chez les sujets en contact avec le virus. Il n’est pas exclu que sur dix personnes en contact étroit avec le virus grippal aviaire (et donc non confirmées) neuf ne soient pas hospitalisées. Dans ce cas, la proportion des décès serait de l’ordre de 5 % (50 % divisé par 10), ce qui est déjà un peu moins effrayant. De plus, le virus aviaire actuel, bien adapté aux poules, n’est pas du tout adapté à l’homme. Il est probable qu’une fois adapté à l’homme, si cela lui arrive, le nombre des morts sera encore réduit. C’est pourquoi les scénarios-catastrophes utilisés par les experts de la grippe tablent sur une mortalité possible (en l’absence de mesures ad hoc) de 0,5 %. Ce n’est pas négligeable mais on est loin des 50 % si effrayants.
Un livre écrit par des grands professeurs annonce qu’avec une pandémie grippale on risque « un cataclysme pouvant provoquer 500 000 décès rien qu’en France ». Ce chiffre est le fruit de l’expertise commerciale de l’éditeur du livre. Cette annonce, inédite au plan scientifique, s’est révélée très efficace au plan médiatique. Les experts de la grippe savent depuis longtemps que le virus grippal est imprévisible. Ils n’ignorent plus maintenant qu’il en est de même avec les éditeurs. Pour mémoire, la dernière pandémie grippale connue, celle de la grippe de Hong Kong en 1968-1969, a provoqué en France 33 000 décès. C’était déjà beaucoup et, à l’époque, on ne disposait pas encore d’antiviraux spécifiques de la grippe. Quant à la mortalité due à la grippe espagnole, les recherches épidémiologiques actuelles permettent de l’estimer rétrospectivement à 1 % environ des malades infectés.
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