PANDÉMIE GRIPPALE

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Publié le 11 mars 2006
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Le Dr Jean-Marie Cohen (GROG) répond à vos questions.

Un exercice de simulation d’une pandémie grippale aura lieu les 15 et 16 mars. Quel est l’intérêt de ce type d’exercice ?

– Le propre d’une crise est de créer de la désorganisation, notamment chez ceux qui peuvent la résoudre. Pour gérer au mieux une telle situation de crise, il faut s’y préparer à l’avance en prévoyant qui fera quoi, quand, comment et avec quoi. Ainsi, des plans gouvernementaux sont préparés pour faire face à toute une série de crises potentielles : catastrophes, attentats et donc pandémie grippale. Une fois écrits, les plans doivent être testés de façon à vérifier que rien n’a été oublié et que tout le monde connaît exactement son rôle. Ainsi, des exercices ciblés sont organisés régulièrement. Pour qu’ils puissent révéler les dysfonctionnements, il faut que l’effet de surprise joue à plein : le secret du contenu de l’exercice doit être préservé jusqu’à son déclenchement.

En matière de plan pandémique, plusieurs exercices ont déjà eu lieu. L’un d’eux a consisté à simuler l’apparition d’un foyer de grippe aviaire dans un hameau de la région des Pays de la Loire. Il a permis de tester la réactivité des équipes préfectorales, l’articulation entre Samu, centres 15 et GROG, ainsi que l’efficacité du bouclage par la gendarmerie d’une zone rurale. Un autre exercice a consisté à simuler plusieurs types d’alerte pandémique et à tester les réactions des différents niveaux de décisions (ministres, experts, préfets, armée) et la cohérence entre les décisions prises par les uns et les autres.

Fin février, un exercice régional organisé en Rhône-Alpes a testé la « chaîne de réaction médicale » en cas d’arrivée à l’aéroport Saint-Exupéry de Lyon de deux voyageurs suspects de grippe aviaire au retour d’un séjour en Asie.

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Tous ces exercices ont le mérite de rappeler leur rôle aux différents acteurs. Un plan fonctionne comme un orchestre symphonique : chaque musicien doit s’entraîner à jouer sa partition pour que, le jour du concert venu, le chef d’orchestre n’ait plus qu’à agiter sa baguette…