Une journée avec le SAMU

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Publié le 29 avril 2006
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Un lundi matin pas comme les autres. Malaise cardiaque dans une officine de Seine-Saint-Denis. La situation est suffisamment préoccupante pour composer le 15. Dès lors, une formidable chaîne de soins va se mettre en marche. De l’officine jusqu’aux urgences, notre reporter a suivi l’équipe du SAMU. Images d’un quotidien où chaque minute compte.

1 Malaise à l’officine

Immédiatement, les bons gestes.

Le pharmacien rassure le patient, l’installe au calme dans la position où il se sent le mieux (le plus souvent semi-assise). Quatre questions clés suffisent pour repérer les facteurs de gravité et alerter le SAMU : « Depuis combien de temps vous sentez-vous mal ? », « Est-ce la première fois ? », « Prenez-vous des médicaments ? », « Avez-vous déjà été hospitalisé ? »

2 A l’autre bout du fil

Le premier interlocuteur est un permanencier auxiliaire de la régulation médicale. Son rôle est de localiser l’appel, d’identifier le patient, de qualifier le motif de l’appel et d’ouvrir un dossier médical. Très vite, le permanencier auxiliaire passe le relais au médecin régulateur.

3 La régulation est en marche

A distance, c’est le médecin régulateur, spécialisé en médecine d’urgence, qui pose un premier diagnostic et envoie des moyens adaptés. En attendant l’arrivée des secours, il déterminera également la conduite à tenir à la pharmacie. 80 % des diagnostics posés par téléphone par le médecin régulateur sont confirmés sur place.

4 Une réponse sur mesure

Selon le degré de gravité, le médecin régulateur dépêche sur place un généraliste, une ambulance, ou une UMH (unité mobile hospitalière). Cette dernière est réservée aux cas les plus graves et aux détresses vitales.

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5 Le véhicule de réanimation démarre

L’UMH est en route, toutes sirènes hurlantes.

Moins de 15 minutes plus tard, le véhicule se gare devant l’officine.

6 Hôpital à l’officine

L’équipe d’intervention est composée d’un ambulancier, d’un infirmier anesthésiste et d’un médecin. Le matériel embarqué (valise de ventilation, intubateur, médicaments, matériel de perfusion, pousse-seringues…) permet de subvenir à toutes les détresses vitales et de réaliser tous les examens. Seules les opérations chirurgicales ne peuvent être pratiquées. L’UMH, c’est un peu l’hôpital qui se déplace. Un médecin spécialiste (anesthésiste-réanimateur, urgentiste, ou pédiatre) est à la tête de l’équipe. Il reste en contact avec le médecin régulateur chargé d’orienter le patient vers l’établissement et le service adaptés. Pour que la régulation soit efficace, il est impératif de connaître l’environnement médical sur le bout des doigts.

7 Le transport du patient

Le patient est embarqué à bord de l’UMH. Il est sous une constante surveillance médicale. Pendant ce temps, le médecin régulateur organise son accueil par les équipes soignantes.

8 L’admission aux urgences

L’équipe d’intervention du SAMU accompagne le patient dans le service où il sera soigné. Le dossier médical, ouvert depuis l’alerte, est déjà transmis.

9 De retour à l’officine

Tout s’est bien terminé pour le patient, de retour à l’officine quelques jour plus tard. En partie grâce au relais pharmacien-SAMU qui a permis une prise en charge précoce.

La vie reprend son cours. C’est un lundi comme les autres.

Le réflexe SAMU

Chaque jour, 15 appels de pharmacies aboutissent au SAMU 93. Celui-ci couvre 40 communes et traite 500 demandes quotidiennes !

Il existe un SAMU par département. Tous ont la même mission : assurer une écoute médicale permanente, déterminer et déclencher le plus rapidement possible la réponse la mieux adaptée, s’assurer de la disponibilité des moyens d’hospitalisation publics ou privés, organiser le transport du patient et veiller à son admission.

Dans la majorité des cas, les appels se résolvent grâce à un conseil médical ou par l’envoi d’un médecin de garde ou d’une ambulance privée. Moins de 10 % des alertes donnent lieu à l’envoi d’un véhicule de réanimation.

L’appel au 15 est gratuit.