Deux textes pour encadrer la pratique

Réservé aux abonnés
Publié le 21 février 2015
Par Loan Tranthimy
Mettre en favori

Alors que le groupe de travail piloté par Yves Matillon devrait rendre ses propositions sur l’évolution de certaines pratiques médicales, un sondage réalisé en ligne, entre le 31 janvier et le 9 février par l’Ordre infirmier auprès de ses adhérents, présenté le jeudi 12 février, soulève de vives réactions de la part des pharmaciens sur le site du Moniteur. Selon les résultats, les infirmières s’opposent à une large majorité (91 %) à l’ouverture de la vaccination aux pharmaciens d’officine, s’estimant mieux formées pour cet acte technique. La position des infirmières n’étonne pas du tout les représentants des syndicats de pharmaciens auditionnés par ce groupe de travail. A commencer par Philippe Gaertner, président de la FSPF. « Chacun devra prendre ses responsabilités », dit-il, en précisant que deux textes réglementaires sont en cours de concertation : un arrêté qui précise les vaccins concernés et un décret fixant les conditions nécessaires pour que les pharmaciens puissent vacciner (formation et installation). « Ils devront pouvoir faire des rappels de vaccins des adultes, et non les enfants. La primovaccination doit revenir aux prescripteurs », ajoute Philippe Gaertner.

Pas de position commune au sein du CNPS

De son côté, Jean-Luc Fournival, président de l’UNPF, rappelle son opposition à cette ouverture de la vaccination à l’officine, sauf dans des contextes particuliers comme les pandémies. « Il ne faut pas que l’on soit obligé de le faire. Mais, pour gagner cette partie, s’il y a une opposition des infirmiers et médecins contre les pharmaciens, on va passer à côté. Je veux d’abord être sûr qu’ils soient d’accord. » Gilles Bonnefond, président de l’USPO, partage cet avis. « Si cette mesure reste dans le texte, il faut qu’elle soit réécrite en accord avec tout le monde. Pourquoi le Centre national des professions de santé n’a pas pris une position commune sur ce dossier ? » Cette question s’adresse à Philippe Gaertner, qui est aussi président du Centre national des professions de santé (CNPS). « Notre prochain conseil d’administration abordera la question. Mais on n’arrivera pas à avoir un accord sur la vaccination », reconnaît-il.

Publicité