Le discounter de trop

La Pharmacie de la Cité à Carcassonne qui vient d’ouvrir dans de vastes locaux tout neufs, après un transfert, réveille de vieilles inquiétudes chez les confrères du centre-ville. « Cette officine a quitté l’enseigne Lafayette, mais pratique toujours une politique de prix serrés, ce qui fait coexister trois discounters dans une ville où plusieurs confrères sont déjà mis à mal de ce fait », résume Charles Maux, président du syndicat des pharmaciens de l’Aude.

Le tissu officinal est fragilisé depuis des années, une première pharmacie ayant fermé après l’installation en 2008 d’un des trois « casseurs de prix ». « Une autre a fermé en janvier 2015 après restitution de licence faute de repreneur, et des structures assez importantes ont dû licencier plusieurs pharmaciens l’an dernier », rappelle Charles Maux. La ville compte 21 licences pour 48 000 habitants, soit 10 de trop. Un chiffre qui correspondrait aux officines envisageant de vendre. Un cabinet de transaction spécialisé confie : « Sept officines auraient cette intention, deux ou trois essaient de vendre depuis longtemps, en vain. Le marché est devenu très compliqué, il ne s’y passe plus rien, pas seulement à cause des discounters. En l’état, les seules officines à même de relever le défi sont en relative difficulté et pas vendables. »

La concurrence est donc rude en centre-ville. « Survivent les pharmacies de quartier qui font essentiellement du médicament, mais elles vivotent », constate le président de l’Ordre régional Bruno Galan. Ce dernier envisage d’aller rencontrer les trois discounters pour discuter de la viabilité de cette politique. « On ne peut rien faire d’autre, tant qu’ils sont en règle, sinon d’inciter leurs confrères au regroupement », martèle-t-il.