Les champignons comme le shitaké, sont-ils sans risques ?

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Publié le 10 septembre 2016
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On trouve actuellement, surtout dans les magasins bio mais aussi en parapharmacie, des compléments alimentaires à base de maïtaké, de shitaké (lentin du chêne) ou le reishi (Ganoderma lucidum) prescrit par des médecins depuis des années sous le nom de Ganodermax, par exemple. Ces trois champignons, vendus sous forme de poudre de mycélium ou de sporophore, ou d’extrait concentré en ampoule, contiennent des polysaccharides. Ils agissent surtout sur les défenses immunitaires et peuvent être recommandés dans les pathologies hivernales. Ils ont d’autres effets : hypoglycémiant, hypocholestérolémiant, hypotenseur, antiagrégant plaquettaire… dont il faut tenir compte dans les traitements. Il n’est pas recommandé de les utiliser en cas de saignements (ulcères par exemple) ou dans les maladies auto-immunes. Le shitaké par exemple, a des interactions avec bon nombre de médicaments : anticoagulants, mais aussi pilules, antidépresseurs ou médicaments à visée cardiovasculaire par inhibition du CYP450 1A2. C’est pourquoi, malgré l’engouement actuel du grand public pour ces produits, il faut éviter l’automédication. Le conseil des pharmaciens est nécessaire. Or, si beaucoup connaissent la levure de riz rouge ou la levure de bière, peu ont de bonnes notions de ces champignons et de leur utilisation. Il n’y a, de fait, pas énormément de gammes purement pharmaceutiques, et leurs allégations santé ne peuvent plus être apposées sur les boîtes. En Asie, par contre, ils sont considérés comme de véritables médicaments et leur utilisation est beaucoup plus large, puisqu’on leur attribue aussi des propriétés anti-cancéreuses.

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