Une légère reprise en 2016, mais pas pour tous

1 L’activité repart timidement après une panne de croissance

À une baisse de 0,98 % en 2015 succède une hausse du CA global HT de 0,69 % en moyenne. Celle-ci se répartit sur tous les segments d’activité de l’officine (automédication, parapharmacie…), y compris sur le médicament remboursable, en hausse de 0,05 % en moyenne. L’inversion de la tendance baissière s’explique par une forte pathologie grippale survenue au dernier trimestre 2016. Ce n’est pas la seule raison à ce léger rebond. Les honoraires de dispensation, en passant de 0,80 € à 1 €, ont permis de compenser les baisses de prix. Mais pas suffisamment. Un peu plus de la moitié des officines (50,9 %) voit toujours leur CA décroître.

2 Les pharmacies de centre commercial sont gagnantes

63 % d’entre elles progressent en moyenne de près de 4 % au niveau de leur activité. Elles doivent cette performance à leur bonne situation en termes de chalandise, à une exposition moins forte à l’ordonnance et une surface commerciale importante. De même, une proportion identique de pharmacies de plus de 2 M€ de CA présentent une augmentation moyenne d’activité de 5,8 %. Ainsi, seules les pharmacies importantes parviennent à performer et trouver des relais de croissance dans le non remboursable, grâce à leurs capacités d’achats et de négociations. A l’inverse, les petites officines souvent situées en centre-ville et dans les quartiers continuent à souffrir. Leur exposition face aux enseignes « low cost » qui se développent les fragilise. De plus, leur emplacement dans des zones de faible passage affaiblit leur attractivité. Pour 2016, ce sont les deux catégories les plus touchées par le fléchissement d’activité (respectivement de – 5,1 et – 4,1 % pour 56,4 % et 52 % d’entre elles).

3 La marge brute en valeur progresse

En euros, la marge brute (comprenant marge commerciale, honoraires et prestations de services) augmente de 0,54 %. Fiducial, comme d’autres cabinets d’expertise comptable, en déduit que la revalorisation de l’honoraire en 2016 a joué pleinement son rôle d’amortisseur à la baisse des prix des médicaments remboursables. Les prestations de services incluant les honoraires ont doublé entre 2015 et 2016, pour s’établir à 108 k€ pour une pharmacie moyenne de 1,5 M€. En revanche, les pharmaciens doivent se préparer à moins percevoir sur le générique avec la nouvelle convention. Ce mouvement est déjà enclenché en 2016. Fiducial relève une baisse de 7,05 % de la prime « générique » qui s’établit en moyenne à 6 451 € par officine.

4 L’EBE reste stable en pourcentage du CA HT.

L’EBE, indicateur-clé de la rentabilité des officines, progresse en moyenne de 0,93 % en valeur absolue. Cela tient à la vigilance des titulaires qui ont allégé leurs frais de personnel (-0,97 %). Ce poste qui était exceptionnellement élevé en 2015 (dû au recul de l’activité) baisse de 10,70 % à 10,47 % du CA HT. En outre, le rebond d’activité n’a pas eu de conséquences significatives sur le poids des charges fixes, tandis que les impôts et taxes sont stables. L’activité augmentant, le ratio EBE/CA HT est au mieux resté stable, à 12,56 % en 2016 contre 12,6 % en 2015.

5Un tiers des entreprises souffre toujours d’une trésorerie négative

Cette proportion est stable par rapport à 2015. En revanche, le montant du découvert moyen (18 970 €) a baissé de 1,69 %. Cette légère amélioration de la situation de trésorerie globale de la profession s’explique par le fait que les officines les plus fragiles ont fermé et donc disparu des radars. 