Economie officinale : le paradoxe du chiffre d’affaires

Pour David Syr, directeur exécutif de Cegedim Pharma, « la hausse du chiffre d’affaires est une hausse en trompe l’œil. La pharmacie est loin d’avoir une santé de fer ! » La faute aux médicaments onéreux ( >1930 € HT), en croissance de 600 M€ versus 2022 (+ 12 %), lesquels faussent la rentabilité réelle de l’officine. Ils représentent désormais 24,3 % du chiffre d’affaires de l’officine. L’évolution du chiffre d’affaires des médicaments remboursables et prescrits de 1,3 Md d’euros en 2023 (+ 6 % versus 2022), est un indicateur plus révélateur de l’économie officinale. D’autant que les médicaments remboursables et prescrits pèsent 54,8 % du chiffre d’affaires de l’officine.

Une analyse du CA par taux de TVA

Si l’on découpe le chiffre d’affaires de l’officine par taux de TVA, on s’aperçoit que la croissance du CA de l’officine est portée par une hausse en valeur, tant sur la prescription (+ 6,1 % versus 2022) que le conseil (+ 5,4 % versus 2022). Tandis que les ventes en volume accusent de légères baisses :  –  2,4 % sur les ventes conseil, – 1 % sur la prescription.

Dans l’ordre, les ventes de produits liées à la TVA à 2,1 % représentent, en valeur, 31,5 Mds d’euros (+ 7%), les ventes de produits liés à la TVA à 20 %, 5,8 Mds d’euros (+ 7 % vs 2022), les ventes de produits à la TVA à 5,5 %, 4,4 Mds d’euros (+ 4 % vs 2022). Seules les ventes sur les produits liés à la TVA à 10 % accusent un recul de 1 % (2,3 Mds d’euros).

Et preuve que la situation économique officinale s’aggrave : « 276 pharmacies ont fermé leurs portes en 2023, soit 23 fermetures en moyenne par mois », conclut David Syr.