Déserts médicaux : le recours aux médecins étrangers n’est pas une solution

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Déserts médicaux : le recours aux médecins étrangers n’est pas une solution

Publié le 12 octobre 2017
Par Matthieu Vandendriessche
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L’ordre national des médecins a rendu public ce jeudi 12 octobre son traditionnel Atlas démographique de la profession médicale en se livrant à une analyse de l’évolution de la situation entre 2007 et 2017.

Il est constaté une augmentation constante des praticiens étrangers en activité régulière en France depuis 10 ans. En 2017, 22 619 médecins à diplôme étranger en activité régulière sont dénombrés. Cela représente 11 % de l’activité régulière en France en 2017.

« Cette population n’est pas une réponse aux difficultés territoriales d’accès aux soins. Les médecins étrangers ne s’installent pas dans les zones déficitaires », constate l’instance. L’exercice salarié est privilégié par les médecins à diplôme étranger exerçant en France.

Pour l’ordre, il est important désormais de prendre en compte les flux migratoires de médecins dans l’établissement du numerus clausus dans les facultés françaises.

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Autre constat de cet Atlas démographique, de manière préoccupante et sans surprise, les effectifs de médecins généralistes reculent. Il y a aujourd’hui 88 137 généralistes tous modes d’exercice confondus. La baisse des effectifs affecte 93 départements français.

« Face à ces disparités territoriales et à cette baisse généralisée, la définition en 2012 de zones déficitaires par les ARS et les mesures qui leur sont liées n’ont pas eu d’impact. La quasi-totalité des installations des médecins généralistes ont eu lieu en dehors de ces zones », déplore l’ordre des médecins.

En dix ans, la proportion des professionnels en activité régulière recule de 10 points pour atteindre 68 % en 2017, soit 197 859 médecins en exercice, sur un total de 290 974 praticiens recensés par l’Ordre.

Par ailleurs, au fil des années, la profession s’est féminisée. Les femmes représentent désormais 47 % des médecins en activité régulière, contre 38 % il y a dix ans.