« J’ai participé à une expérimentation sur l’asthme »

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Publié le 21 octobre 2017 | modifié le 24 janvier 2025
Par Elise Haro-Brunet
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Yaëlle Ollivier est adjointe dans deux pharmacies en région parisienne. Dans l’une d’elles, à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), elle a pu mener une expérimentation sur le suivi du patient asthmatique mise en place par l’URPS Pharmaciens Ile-de-France.

« Ce n’est pas la première fois que je participe à une expérimentation. Ma titulaire est dans l’objectif de mettre sans cesse en place des choses nouvelles à l’officine. Quand elle a présenté à l’équipe le projet “Lien-Santé” dans l’asthme, nous avons immédiatement adhéré. Tout le monde a participé : les pharmaciens, les préparateurs et l’étudiant en pharmacie », raconte Yaëlle Ollivier.

Le but de cette expérimentation ? Responsabiliser le patient vis-à-vis de sa maladie, afin qu’il en soit vraiment acteur. En effet seulement 17 à 35 % des asthmatiques sont contrôlés.

« Chaque membre de l’équipe a choisi un patient diagnostiqué comme asthmatique à suivre pendant 6 mois. Lors de sa visite au comptoir, il lui était proposé un test de contrôle de l’asthme (TCA). Il pouvait le compléter seul ou avec notre aide s’il l’estimait nécessaire. Les résultats ont été édifiants : sur six patients testés, cinq n’étaient pas contrôlés, poursuit la jeune adjointe. Ensuite, nous analysions ensemble le TCA dans le local de confidentialité. Si le patient n’était pas contrôlé, nous revoyions avec lui les techniques d’inhalation des dispositifs prescrits et lui faisions remplir un questionnaire d’observance. Après avoir vérifié que les explications étaient bien comprises, nous l’invitions à procéder à un nouveau test à 2 mois et à 4 mois. Si le TCA montrait au contraire un asthme contrôlé, nous proposions un nouveau test au patient 2 mois plus tard.

Une fiche de suivi à remplir par le pharmacien

En cas de réelle difficulté à stabiliser l’asthme, nous rédigions un courrierau médecin afin de réévaluer le traitement. Au contraire, en cas d’asthme contrôlé dans la durée, nous invitions la personne à consulter afin de trouver avec le prescripteur la dose minimale efficace. Ceci a été le cas pour un patient. Nous avons aussi réussi à diminuer les effets indésirables médicamenteux pour une personne. Ces initiatives doivent rentrer dans l’esprit des officinaux, afin que tous les confrères proposent les mêmes services à la population.

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Tout au long de ces 6 mois, nous remplissions une “fiche de suivi pharmacien”, élaborée par l’URPS. Nous y indiquions les résultats des TCA et les différentes actions réalisées ainsi que l’évolution de la prise en charge.

Ce projet avait également la particularité d’être corrélé à l’application Lien-Santé, développée par l’URPS, afin de mettre celle-ci en avant et de la faire connaître du grand public. Elle constitue un « pense-bête » pour le patient : il peut y enregistrer les coordonnées de ses professionnels de santé, sa ou ses pathologies, ses ordonnances numérisées. Nous devions enrichir ce document virtuel des résultats des TCA effectués. Un outil intéressant donc, mais source de difficultés lorsque nous n’arrivions pas à télécharger ensemble l’application par exemple ou que tout simplement le patient ne possédait pas de smartphone !

Cette expérimentation a créé et renforcé la cohésion d’équipe et a permis de se redonner confiance, de se remotiver. Je me sens prête à être moteur d’un nouveau projet. A condition que ce soit dans un domaine encore peu exploré aujourd’hui ! »

2011 : obtention du diplôme d’Etat de docteur en pharmacie à l’université Paris-XI
2011 :entrée dans l’officine Clairaz-Mahiou, à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine)
2014 : expérimentation Optiasthme
2014 – 2015 : expérimentation de délivrance des antibiotiques à l’unité
2015 – mi 2016 : expérimentation sur l’asthme intitulée « Lien-Santé »