Le non remboursable tire la croissance

Pharmacien Manager. Comment le CA et la marge ont-ils évolué en 2017 ?

Olivier Delétoille. Les moyennes tirées de l’analyse de bilans arrêtés en 2017 de 145 officines vont peut-être surprendre, mais l’an dernier le chiffre d’affaires global, en moyenne de 2,132 M€ dans notre échantillon, a progressé de 1,52 %. Le CA à TVA 2,1 % est stable en dépit des baisses de prix des médicaments remboursables, alors que les parts de CA à TVA 5,5 %, 10 % et 20 % progressent respectivement de 5,25 %, 1,05 % et 5,87 %. La croissance globale est donc tirée par les bonnes performances sur les activités non remboursables. De son côté, le taux de marge global a très légèrement progressé l’an dernier, de 31,12 % à 31,29 %. De fait, la marge en valeur est en hausse de 2,09 %.

P.M. Comment expliquez-vous ces évolutions ?

O.D. L’effet de taille sur l’évolution du CA est à prendre en compte. Dans notre échantillon, les pharmacies de moins d’un million d’euros sont peu nombreuses et celles de plus de 4 millions n’ont pas été retenues pour ne pas fausser les moyennes.

Néanmoins, il semble bien que des regroupements d’officines et des rachats de clientèle stimulent localement les activités. Par ailleurs, les hausses s’observent pour des pharmacies présentant une offre large et axées sur le soin et les services aux patients. Elles ont une exposition moins forte à l’ordonnance, puisque près de 30 % de leur activité est réalisée sur le hors remboursable. Quant à la stabilité du CA en médicaments remboursables, elle s’explique par la proportion des produits chers qui évolue de manière significative dans la lignée des années précédentes.

P.M. Comment envisagez-vous le développement de l’activité des officines ?

O.D. à long terme, il sera prudent sans changements structurels et sauf situations locales particulières, de prévoir le tassement des activités et des rentabilités en valeur. Pour amortir cette tendance générale, le réseau devra se réorganiser.