Qualité : la première réunion de travail à l’Ordre fait consensus

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Qualité : la première réunion de travail à l’Ordre fait consensus

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Publié le 5 avril 2018
Par Francois Pouzaud
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Lors de la rencontre avec Agnès Buzyn, le 16 mars dernier, au ministère de la Santé, Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, s’est engagée à lui remettre avant l’été une feuille de route qui permettra de hisser le niveau de la qualité en officine et d’emmener les pharmacies vers la certification. A cette fin, elle a réuni ce mercredi 4 avril dans les locaux de l’avenue Ruysdaël à Paris, les représentants de la profession (sections A, D et E de l’Ordre, syndicats, groupements et étudiants) pour une première réunion de travail. Celle-ci s’est cantonnée à un tour de table destiné à écouter et recueillir les attentes et les craintes de chacun. Il a permis à la profession d’afficher un consensus. « Le constat qu’il faut améliorer la qualité en officine est unanimement partagé », rapporte Alain Delgutte, président du Conseil central A de l’ordre des pharmaciens.

Pour sa part, l’Ordre défend la certification pour toutes les officines, sachant que pour atteindre cet objectif ambitieux, il faudra y aller par étapes compte tenu de la diversité des officines. « Il faudra établir un référentiel qui soit accessible à tous et accompagner l’ensemble des confrères, le but n’est pas de les mettre devant une page blanche », précise-t-il.

Côté groupements, Laurent Filoche, président de l’UDGPO (Union des groupements de pharmaciens d’officine), soutient le projet de l’Ordre et va même plus loin. « La certification devra avoir un caractère contraignant, sinon on risque de créer un réseau à deux vitesses avec des distorsions de concurrence entre officines », explique-t-il.

Les syndicats semblent moins enthousiastes à l’idée de faire appel à des organismes certificateurs. « L’amélioration de la qualité doit être pilotée de façon organisée et progressive par la profession, et non pas des systèmes externes qui ne sont pas forcément adaptés à la pharmacie », estime Gilles Bonnefond, président de l’USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine). Philippe Besset, vice-président de la FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France), souhaite également une évolution par étapes. « La FSPF est prête à soutenir des solutions innovantes pour garantir une dispensation de qualité dans tout le réseau. »

En fait, en passant par des organismes certificateurs, les syndicats craignent un désengagement de l’Etat au niveau des inspections en pharmacie et un transfert des coûts liés à la certification vers l’officine.

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Les travaux sur la qualité dureront jusqu’à l’été pour aboutir à un projet construit. Par ailleurs, Carine Wolf-Thal a annoncé la création d’un Haut comité de la qualité piloté par l’Ordre et l’édition d’un manifeste sur la qualité dans lequel tous les représentants de la profession seront signataires.