Le gingembre

PRINCIPAUX CONSTITUANTS

HE (min 1,5 %) de composition variable selon la provenance de la plante mais avec des constituants sesquiterpéniques constants : zingibérène, ß-phellandrène, ar-curcumène, ß-bisabolène.

Phényléthyl-n-alkyl cétones, constituants de l’oléorésine et responsables de la saveur marquée et piquante :

– gingérols (jusqu’à 25 % de l’oléorésine) : [6]-gingérol majoritaire

– shogaols se formant au cours du séchage par déshydratation des gingérols

– paradols ou 5-déoxy-gingérols

– gingerdiols.

Amidon (environ 50 %).

MÉCANISME D’ACTION

Le gingembre facilite la digestion. Par leur saveur aromatique et piquante, l’HE et l’oléorésine stimulent la sécrétion gastrique et d’enzymes intestinales et le péristaltisme intestinal. Le [6]- gingérol est un puissant cholérétique.

Ses propriétés antiémétiques sont dues aux gingérols et shogaols : ils accroissent la vidange gastrique et le transit gastro-intestinal, bloquent les récepteurs 5-HT3 à la sérotonine. Un effet antispasmodique sur les muscles lisses semble impliqué.

Son action anti-inflammatoire s’explique en partie par une inhibition de la cyclo-oxygénase 2 (diminution de la synthèse des prostaglandines et du thromboxane) et de la lipoxygénase (inhibition de la synthèse des leucotriènes) par les gingérols et shogaols. Il en résulte également un effet antiulcéreux et antipyrétique.

L’effet antioxydant est attribué au [6]-gingérol et au [6]-shogaol.

Sous forme d’extrait éthanolique, le gingembre est hypolipidémiant et hypoglycémiant, mais son mécanisme d’action n’a pas été élucidé.

Ses propriétés antinéoplasiques sont probables mais là encore le mécanisme d’action n’est pas connu.

Son efficacité antibactérienne (dont Helicobacter pylori), antivirale, antifongique et anthelminthique n’a été étudiée qu’in vitro (gingérols).

C’est également in vitro que l’effet inhibiteur du gingembre sur la synthèse de thromboxane B2 et l’agrégation plaquettaire est bien établi (8-gingérol et 8-paradol).

POSOLOGIE

Prévention du mal des transports, adulte : 1 à 2 g de poudre 1 heure avant le début du voyage (1 c à c = 3 g).

Traitement du mal des transports : 750 mg (adulte, adolescent) ou 250 à 500 mg (enfant de 6 à 12 ans), une demi-heure avant le départ pendant 5 jours maximum.

Troubles dyspeptiques mineurs, adulte : 180 mg de poudre, 3 fois par jour pendant 2 semaines maximum (consulter si les troubles persistent).

EFFETS INDÉSIRABLES

Possibilité de troubles gastro-intestinaux mineurs (maux d’estomac, éructations, dyspepsie, nausées).

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS

Le gingembre est déconseillé lors de la grossesse et de l’allaitement.

Faute de données de sécurité suffisantes, il est également déconseillé chez l’enfant de moins de 6 ans en cas de mal des transports et chez les moins de 18 ans en cas de dyspepsie et dans la prévention des nausées dues au mal des transports.

Les études pilotes donnent des résultats contradictoires quant aux conséquences de la consommation de gingembre sur l’agrégation plaquettaire : aucune précaution d’emploi n’est donc retenue relativement aux risques de saignement.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Les études pilotes chez le volontaire sain ne montrent aucune interaction avec les AVK. 

Sources : Bruneton J., « Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales », Ed. Tec & Doc, Paris, 2016 (5 e édition) ; EMA, Community herbal monograph, Assessment report on Zingiber officinale Roscoe, rhizoma, 27 mars 2012 ; E. Teuscher, R. Anton, A. Lobstein, «Plantes aromatiques», Ed Tec & Doc, Paris, 2005 ; M. Wichtl, R. Anton, « Plantes thérapeutiques », Ed. Tec & Doc, Paris, 2003.

FICHE TECHNIQUE

Nom latin :Zingiber officinale Roscoe
Famille :Zingiberaceæ
Partie utilisée : rhizome complètement ou partiellement débarrassé du liège sur les faces plates et larges.
Monographie de référence : Pharmacopée européenne.
Propriétés : – antiémétiques – anti-inflammatoires et antiulcéreuses – antioxydantes – anti-infectieuses – hypolipémiantes et hypoglycémiantes
Indications : – usage bien établi dans la prévention des nausées et vomissements liés au mal des transports – utilisations traditionnelles dans la prise en charge du mal des transports et des troubles dyspeptiques mineurs (crampes gastro-intestinales, ballonnements, flatulences).