Alcool : les risques encore (trop) sous-estimés par les Français

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Alcool : les risques encore (trop) sous-estimés par les Français

Publié le 15 juin 2018
Par Anne-Hélène Collin
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C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. 54 % des Français n’ont pas le sentiment de prendre de risques en buvant de l’alcool, un chiffre qui augmente étonnamment à 60 % chez les consommateurs de plus de 10 verres d’alcool par semaine (donc au-delà des recommandations), selon un sondage mené en mai dernier par Opinion Way pour la Ligue contre le Cancer auprès de 1004 adultes.

Bien que le lien entre alcool et cancer soit bien établi (8 personnes interrogées sur 10 savent qu’une consommation quotidienne d’alcool augmente les risques de cancer), seuls 23 % des sondés identifient l’alcool comme le deuxième facteur de risque de cancer, après le tabac (18 % des jeunes de 18 à 24 ans), et peu l’associent au cancer du sein (47 %) ou du foie (39 %).

Paradoxalement, les Français attendent des mesures de prévention fortes contre la consommation excessive d’alcool, en particulier les jeunes de 18 à 24 ans, pourtant moins conscients des risques : un étiquetage spécifique mentionnant les risques (81 %), une meilleure prévention chez les jeunes (près de 90 %), une interdiction totale de la publicité (près de 70 %), une taxation pour compenser les dépenses de santé liées à la consommation d’alcool (58 %), une augmentation des prix (54 %).

Près de 6 Français sur 10 considèrent que les pouvoirs publics ne sont pas assez investis dans la lutte contre les risques de l’alcool. Et si l’Etat freine à mettre en place une politique de santé efficace, c’est à cause du lobby de l’alcool pour 77 % des Français. Visiblement, la dernière campagne d’information sur le tabac et l’alcool de l’Institut national du cancer (InCA) n’a pas eu l’effet escompté.

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Il faut dire que ces dernières semaines, le discours sur l’alcool était assez flou, entre une ministre de la Santé qui insistait sur les risques du vin et un président de la République qui n’a cessé de les minimiser.