Borréliose de Lyme : l’Académie de médecine déçue des recommandations de la HAS

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Borréliose de Lyme : l’Académie de médecine déçue des recommandations de la HAS

Publié le 3 juillet 2018
Par Anne-Hélène Collin
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Quand la polémique va-t-elle cesser ? C’est au tour de l’Académie nationale de médecine de réagir vivement aux dernières recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) sur la borréliose de Lyme et plus particulièrement sur la notion de SPPT (ou Symptomatogie/syndrome persistant(e) polymorphe).

En faisant part de sa « profonde déception » tout d’abord. En reconnaissant le SPPT, la HAS « maintient l’ambiguïté, en particulier sur la notion de Lyme chronique », prévient l’Académie, pour qui la notion de « Lyme chronique » ne passe vraiment pas. L’Académie dénonce en effet depuis plusieurs mois les « assertions empiriques dénuées de toute base scientifique » autour de cet ensemble de symptômes subjectifs, polymorphes, mal définis et attribués (à tort ?) à une forme persistante de la borréliose de Lyme. « Loin de clarifier la situation, la HAS voulant contenter tout le monde ne satisfait personne », tonnent les médecins.

L’Académie exprime également « ses plus extrêmes réserves » sur la prise en charge que demande le SPPT. Elle souligne notamment les lourdeurs du suivi « impliquant des investigations nombreuses, couteuses et souvent inutiles » et remet en cause la création des centres spécialisés des maladies vectorielles à tiques prévue dans les recommandations de la HAS : selon l’Académie, ces centres ne sont qu’une « proposition dispendieuse qui tend à désavouer l’expertise des services de maladies infectieuses et tropicales existants ».

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