Economie : l’aubaine des médicaments chers

La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a fait sa rentrée et un point sur l’économie de l’officine à l’occasion de la présentation à la presse du 71^e congrès national des pharmaciens qui se tiendra à Strasbourg (Bas-Rhin) les 20 et 21 octobre prochains. Son président, Philippe Gaertner, se réjouit de l’apport des médicaments chers (PFHT > 1515 €) commercialisés en officine depuis le début de l’année. Une manne providentielle sur les sept premiers mois de 2018 qui s’élève à 429 M€ en CA PPTTC et se traduit par 10,4 M€ de rémunération supplémentaire par rapport à la même période de 2017. Pour rappel, à fin juillet, le CA cumulé depuis janvier sur le médicament remboursable progresse de 1,36 % et la marge (honoraires compris) régresse de 0,34 %. 
« Les médicaments chers représentent à eux seuls une progression de 340 M€ de CA, soit le double de la progression totale du CA présenté au remboursement, constate Philippe Gaertner. » 
Les ventes de médicaments chers ne se répartissent toutefois pas équitablement sur le réseau, « seulement 57 % des pharmacies ont vendu ces produits », nuance-t-il.

Par ailleurs, sur les 100 M€ de pertes annoncées par ce syndicat pour la fin de l’année, « on en est déjà à 80 M€, du fait de l’impact des baisses de prix sur les remises (30 M€) et des salaires sur les charges de nos entreprises (70 M€ en année pleine) », pointe-t-il. 
Le président de la FSPF est plus que jamais inquiet pour 2019 sur l’avenant n° 11 à la convention pharmaceutique. Celui-ci ne se présente sous les meilleurs auspices. « A mi-septembre, nous ne connaissons toujours pas les paramètres exacts qui seront pris dans l’arrêté de marge. » Si la concertation et la coordination ne se mettent pas en place rapidement sur l’introduction des nouveaux honoraires et des nouveaux taux de marge, il redoute un cafouillage concernant la facturation à l’assurance maladie.

Des honoraires à la trappe sur les médicaments à 15 %
Ayant pris connaissance du cahier des charges Sésame Vitale actuellement en cours d’élaboration, la FSPF a d’ailleurs relevé une véritable spoliation de la profession. « Lorsqu’une ordonnance ne comporte que des médicaments remboursés à 15%, la complémentaire ne prend pas en charge les 85 % restants ni les honoraires », alerte Philippe Gaertner, estimant qu’il s’agit d’un choix politique délibéré dont les conséquences financières seront supportées à la fois par les pharmaciens et les assurés (au travers du reste à charge).