Des évolutions dans les traitements des cancers du sein

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Publié le 25 octobre 2018
Par Yolande Gauthier
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Lors du congrès annuel de l’European Society for Medical Oncology (ESMO), qui s’est tenu à Munich (Allemagne) du 19 au 23 octobre, plusieurs présentations ont montré des avancées dans le traitement des cancers du sein. L’alpelisib est une nouvelle molécule appartenant à la classe des inhibiteurs de PI3-kinase, une enzyme impliquée dans la transformation des cellules saines en cellules cancéreuses, la progression des cancers ou le développement d’une résistance à l’hormonothérapie. Utilisé chez des femmes ménopausées porteuses d’une mutation PIK3CA (soit environ 40 % des patientes atteintes d’un cancer du sein HR+), en association à une hormonothérapie par fulvestrant, l’alpelisib a permis de gagner 5 mois de survie sans progression de la maladie, par rapport au placebo. Le risque de décès ou de progression a été significativement réduit de 35 %, avec des effets indésirables limités. Aucune différence entre l’alpelisib et le placebo n’a été retrouvée dans le groupe des femmes non porteuses de la mutation. Cette étude de phase III, menée à l’Institut Gustave- Roussy (Villejuif, Val-de-Marne), est la première à démontrer l’efficacité d’une thérapie guidée par la génomique dans le cancer du sein.

Une immunothérapie par inhibiteur de check-point (atézolizumab/Tecentriq) a également montré pour la première fois une action dans le cancer du sein. L’association de cet anticorps anti-PD-L1 au nab-paclitaxel chez des patientes atteintes de cancer du sein triple négatif (qui n’expriment ni le récepteur des estrogènes, ni celui de la progestérone, ni HER-2), a réduit de 38 % le risque de décès lorsque la tumeur exprimait PD-L1. L’épigénétique pourrait constituer une potentielle voie de traitement des cancers du sein hormonorésistants. C’est en tout cas le constat d’une étude chinoise qui a évalué le tucidinostat, inhibiteur d’histone désacétylase ciblant les mécanismes de modification épigénétique de l’ADN. Avec pour résultat, une réduction de 24,5 % du risque de décès ou de progression de la maladie. Et pour finir, une bonne nouvelle pour les hommes : les médicaments utilisés pour traiter le cancer du sein chez la femme sont également efficaces et bien tolérés chez les patients masculins.§

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