Un pas vers l’utilisation du cannabis en thérapeutique

C’est oui. Le comité d’experts de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a donné, ce jeudi 13 décembre, un avis favorable à l’usage du cannabis en thérapeutique. Mais dans certaines conditions. Le cannabis ne serait réservé qu’à certaines situations thérapeutiques, en complément ou en remplacement de certains traitements, le plus souvent en dernier recours : douleurs réfractaires aux thérapies accessibles, plusieurs formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, soins de support en oncologie, situations palliatives, spasticité douloureuse de la sclérose en plaques.

Ce n’est encore qu’un avis. à l’ANSM de prendre la décision finale. Et de répondre aux questions qui, dès à présent, se posent. Quelle forme de cannabis ? Il s’agit exclusivement de la plante, et non des spécialités pharmaceutiques disposant d’une AMM. Quel statut ? Le cannabis est classé comme stupéfiant. Le statut « matière première à usage pharmaceutique », suggéré par l’Ordre des pharmaciens, pourrait être retenu, car il assure la qualité et la traçabilité des produits. Quelle voie d’administration ? L’option du joint est définitivement exclue, la fumée de cannabis contenant des substances cancérigènes. Dans tous les cas, les experts réclament une étroite surveillance du cannabis thérapeutique : les réseaux de pharmacovigilance et d’addictovigilance seront chargés d’évaluer les effets indésirables, et un registre national permettra le suivi des patients. Mais avant tout, il faudra faire évoluer la loi. §