- Accueil ›
- Conseils ›
- Diététique ›
- Rebondir après un mauvais départ
Rebondir après un mauvais départ
Un accident de parcours, ça n’arrive pas qu’aux autres. Mais lorsqu’il survient dès la première année d’activité, il peut s’avérer fatal. Installée dans le Tarn, Christel Cambon a vécu cette situation. Sans se laisser démonter, elle a su remonter la pente rapidement.
On a beau avoir mené à bien et en toute sécurité son projet, l’installation en pharmacie réserve toujours son lot de surprises. Et pas que des bonnes ! Pourtant, avec l’aide du cabinet Pharmacessions, Christel Cambon pensait tout avoir bordé avant d’acquérir la seule pharmacie de la commune de Salvagnac (environ 1 200 habitants) dans le Tarn, tenue par une consœur partant à la retraite. Séduite par la qualité de vie et d’exercice en milieu rural et par un lieu qui a conservé ses boiseries et autres atours d’autrefois, elle reprend le flambeau en janvier 2016. Le chiffre d’affaires hors taxes est de 970 000 € et l’officine est achetée 800 000 €. Mais douze mois plus tard, c’est la douche froide : le chiffre d’affaires chute de 110 000 €, sans que la titulaire puisse véritablement l’expliquer. « Je ne m’y attendais absolument pas, il est vrai que l’été 2016 a été excessivement calme, Salvagnac a été une ville morte pendant les vacances. Je ne vois que cela qui ait pu jouer sur le bilan de mon premier exercice », raconte-t-elle.
Rien d’autre, en effet, ne laissait présager une telle déconvenue. La pharmacie de Salvagnac profite de la population locale et des retombées de villages proches non pourvus. « La pharmacie concurrente la plus proche se situe à 12 km », précise-t-elle, et il n’y a pas de risque de création ou de transfert. L’environnement médical est stable sur la commune (2 médecins dont un néanmoins proche de la retraite, 1 chirurgien-dentiste, 1 cabinet d’infirmières et de kinésithérapeutes).
De plus, « j’ai gardé l’esprit apothicaire de la pharmacie que mon prédécesseur avait soigneusement entretenu, les travaux réalisés n’ont porté que sur les vitrines, l’électricité, les éclairages, le chauffage… » Aucune grande modification qui puisse déstabiliser les clients au point de les faire fuir. D’autant que la venderesse, une figure sur le plan local, très présente dans la vie politique (ex-adjointe au maire) et associative, habite toujours Salvagnac.
Christel Cambon ne cache pas avoir vécu une année difficile, la plongeant dans une inquiétude profonde. Mais sans jamais craindre un coup de fil de son banquier. Car elle lui avait présenté un dossier financier solide, avec une marge de manœuvre suffisamment importante pour pouvoir faire face à des incidents de parcours. « J’ai créé une SARL qui exploite le fonds à l’IS, et autofinancé mon projet à hauteur d’environ 150 k€ », indique-t-elle.
Outre son niveau d’apport, le fait de s’installer à Salvagnac, commune en ZRR (zone de revitalisation rurale) a été également déterminant dans l’accord de prêt de la banque. Grâce à ce dispositif fiscal, elle est totalement exonérée d’impôt sur les sociétés pendant les cinq premières années puis de manière dégressive pendant trois ans de plus. « J’économise environ 30 k€ d’impôt par an », ajoute-t-elle.
Miser sur le maintien à domicile
Mais la pharmacienne reste positive et cherche à développer de nouvelles activités pour remonter la pente et rattraper son retard par rapport à la feuille de route établie dans son prévisionnel d’exploitation. « J’ai approché une maison de retraite, je me suis aussi appuyée sur les réseaux de santé locaux pour pouvoir travailler des marchés porteurs avec les infirmières et les kinésithérapeutes, tels que l’incontinence, le matériel médical, le maintien à domicile », explique-t-elle. De plus, elle a adhéré à un groupement local (« Médoc 81 ») et est devenue actionnaire d’une SAS (« Médical Service 81 ») créée par des pharmaciens pour des pharmaciens, spécialisée dans la vente/location de matériel médical et le MAD (maintien à domicile). Résultat : en 2017, son CA est remonté à 950 000 € et à la fin de 2018, il a ainsi retrouvé le niveau de celui de l’année d’acquisition.

dr
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
