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- Bilan annuel de l’automédication : le marché du selfcare fait grise mine en 2018
© Un rayon de médication familial - Yohan Brandt
Bilan annuel de l’automédication : le marché du selfcare fait grise mine en 2018
Episode grippal plus tardif et de moindre intensité au 1er trimestre 2018 et en retard en fin d’année, baisse structurelle du trafic en officine qui s’est ponctuellement accélérée en décembre par la conjoncture sociale (mouvement des « gilets jaunes »)… En 2018, le marché du selfcare a accumulé les déboires, impactant mécaniquement les volumes consommés.
Affichant une croissance nulle et inédite (- 0,3 % vs 2017 à 3,9 milliards d’euros en prix public TTC, source : OpenHealth Company), le marché du selfcare (automédication par des produits avec et sans AMM) marque pour la première fois depuis 5 ans un temps d’arrêt dans sa progression, a-t-on appris mardi 5 février, lors de la présentation des chiffres annuels sous l’égide de l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa).
En 2018, les marchés porteurs, toujours en croissance, des dispositifs médicaux d’automédication (+ 2,8 %, 883 M€) et des compléments alimentaires (+ 8,3 %, 880 M€) – dont la croissance est portée notamment par une évolution à deux chiffres des probiotiques dans le segment du confort digestif – n’auront donc pas suffi à masquer la nouvelle déconvenue du médicament : le marché de l’automédication termine en effet à – 4,6 % en valeur. Ce segment de marché se décompose en OTX – médicaments remboursables de vente libre non présentés au remboursement – (chute de 2 %) et en OTC strict (- 5,3 %), une décrue comparable à celle enregistrée en 2017. Il a également fait les frais d'un contexte réglementaire marqué par le relistage de certaines molécules.
A côté de ces chiffres en berne, ce 17e baromètre de l’Afipa fait montre de changements structurels importants. Tout d’abord, les ventes du selfcare se concentrent à l’image de la restructuration du réseau : 20 % des officines réalisent aujourd’hui 50 % des ventes. Malgré la transformation du parc officinal (3 % d’officines en moins en 2018, des regroupements, une augmentation de 39 % depuis 2014 des officines de plus de 3 M€ représentant 8 % du parc en 2018), les prix sont stables dans un marché caractérisé par une évolution de la demande : deux tiers des pharmaciens interrogés en juillet 2018 par OpenHealth évoquent spontanément une baisse des médicaments conventionnels en faveur des produits naturels. Par ailleurs, sur certains produits de santé (compléments alimentaires minceur…), l’officine pâtit de la multiplicité des circuits de distribution et de l'arrivée de nouveaux acteurs du selfcare qui ne distribuent pas en pharmacie.
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