Prix et valeurs des pharmacies

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Publié le 1 mai 2019
Par Francois Pouzaud
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Traditionnellement, c’est au printemps que la société Interfimo présente les prix et valeurs des pharmacies de l’année écoulée. Voici le cru 2018.

Pharmacien Manager. Comment s’est comporté le marché en 2018 ?

Jérôme Capon. Le marché des cessions de fonds et de parts de sociétés de pharmacies a été actif en nombre d’opérations, avec une nouvelle hausse pour la troisième année consécutive des mutations, de 6 % sur l’année, qui est liée essentiellement à un nombre record de départs en retraite de 1620 en 2018, soit + 20 % par rapport à 2017. Le nombre total de cessions recensées est de 1 580 sur l’année et ce chiffre ne devrait pas fléchir dans les prochaines années, car le gros de la vague des départs à la retraite est encore devant nous.

P.M. Qu’en est-il au niveau des prix de cession ?

J.C. Les prix étant mieux corrélés à la rentabilité, le marché est stable. Cette tendance n’est pas surprenante, c’est aussi un signe de maturité, notamment du côté des vendeurs. Pour la quatrième année consécutive, le prix de cession moyen des officines est de 76 % du chiffre d’affaires hors taxes, mais cette moyenne masque de fortes disparités entre les officines, la taille et l’emplacement de la pharmacie étant de plus en plus des critères déterminants. La valorisation en multiple de l’excédent brut d’exploitation (EBE) enregistre, en revanche, un léger recul du prix de cession France entière de 0,2 point à 6,1 fois l’EBE. Il s’agit plus d’une correction de marché que d’une tendance, car les valorisations de 2018 ont été calculées sur des EBE qui avaient progressé en 2017.

P.M. Les prix des officines ne sont donc pas prêts de remonter…

J.C. On peut le penser. Néanmoins, il faudra veiller à ne pas créer une nouvelle bulle spéculative sur les belles affaires, compte tenu de l’apparition de nombreux outils financiers permettant aux jeunes pharmaciens de compléter leur apport personnel. Cette année, c’est la 25e édition des prix de cession. Dès la première année, Interfimo écrivait déjà que le chiffre d’affaires, même hors taxes, n’était plus une référence satisfaisante. Seule une approche du prix, par rapport à la rentabilité, peut mettre d’accord durablement vendeurs, acquéreurs et banquiers.

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