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© Economie, KPMG, résultats officine, CA, marge, activité, rentabilité officine, 2018, chiffre, expert comptable - serazetdinov/iStock
Economie en 2018 : des résultats en trompe-l’œil, selon KPMG
La société d’expertise comptable KPMG vient de publier les moyennes professionnelles du secteur de la pharmacie, un travail réalisé à partir d’un échantillon de 516 officines ayant clos un exercice de 12 mois sur les années 2018 et 2017. Concernant l’activité, le redressement amorcé en 2015 se confirme avec, l’an dernier, une évolution du CA HT moyen (1 712,7 k€) de + 2 %. A l’instar d’autres sources statistiques, l’étude de KPMG confirme des dispersions importantes. Ainsi, le décile inférieur de l’échantillon (10 % des pharmacies) baisse en moyenne de 5 % tandis que le décile supérieur superforme (+ 10,3 %). Par ailleurs, 40 % des officines enregistrent une évolution négative de leur CA. Comme les années précédentes, « la prime à la taille ressort clairement », résume Joël Vellozzi, responsable national du réseau profession de santé KPMG.
Dans le détail, le CA à TVA 2,1 % connaît une progression moyenne de 2,4 % imputable aux médicaments chers, bien meilleure que celles du CA à TVA 5,5 % et 10 % (+ 1,2 %) et du CA à TVA à 20 % (+ 0,9 %). Ces deux dernières progressions, de moins bonne tenue que les années précédentes (2016 et 2017), attestent, notamment sur la parapharmacie, d’une érosion de la fréquentation en officine accélérée aussi vraisemblablement par la conjoncture sociale.
Les dispersions de marge autour de la médiane (évolution de celle-ci de + 0,4 % alors que la marge globale moyenne en valeur évolue de + 1,2 % en 2018 contre + 1,7 % en 2017) sont du même ordre de grandeur que pour le CA : « 46 % des officines ont une évolution négative de leur marge en valeur, signant une situation générale toujours fragile », note Joël Vellozzi, même s’il salue le travail de négociation des syndicats qui a permis de dé-corréler en grande partie la rémunération du prix du médicament remboursable. Mais la faible hausse de la marge en valeur sur la partie du CA à TVA 2,1 % (+ 0,6 % en 2018) appelle à la vigilance « car rien n’est acquis dans le monde officinal ! », constate-t-il au vu de l’actualité sur les honoraires de dispensation sur les médicaments spécifiques.
La prudence reste plus que jamais de mise car les résultats d’activité sont en trompe-l’œil liés à l’effet prix des médicaments chers qui ne se répercute pas sur la marge et encore moins sur la rentabilité des officines qui, elle, baisse en moyenne de 0,2 % en valeur en 2018. Une situation jugée précaire pour 52,5 % des officines qui est la part de l’échantillon à connaître une évolution négative. Une analyse plus détaillée montre que les officines de moins de 1,1 M€ de CA décrochent avec une rentabilité en recul de 2 %. La rentabilité de ces officines est plombée par l’augmentation importante des frais de personnel (+ 3,3 % en moyenne) nécessaire pour faire face aux nouvelles missions. L’étude de KPMG ne précise pas si ce sont ces mêmes officines qui représentent les 9,5 % de pharmacies qui clôturent leurs comptes avec une trésorerie négative. Mais on est en droit de le penser.
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