L’œcuménique plan d’aménagement de Roubaix

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Publié le 21 septembre 2019 | modifié le 11 septembre 2025
Par Francois Pouzaud
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Les officines du centre-ville de Roubaix, mais aussi celles situées en proximité et en périphérie de la commune, reprennent des couleurs avec la nouvelle politique d’aménagement de la ville. Avec, à la clé, des opportunités de transfert ou de regroupement.

Depuis plus de 20 ans, la politique d’aménagement de la ville de Roubaix (Nord) est en perpétuelle évolution. La croissance démographique en est la preuve puisque, après une période de déclin démographique importante, la population a recommencé à augmenter de plus de 440 habitants par an depuis 2006 jusqu’à atteindre 96 412 habitants au 1er janvier 2016. Le plan d’aménagement a commencé par la redynamisation du centre-ville, qui a porté principalement sur l’accessibilité, notamment piétonne (réaménagement de la gare, des bus, des espaces publics, création de parcours piéton, etc.). Anne Lefebvre, pharmacienne consultante, plante le décor pharmaceutique : «   Parmi les 33 officines roubaisiennes (32 libérales et 1 mutualiste), 5 d’entre elles sont implantées en centre-ville et bénéficient donc maintenant d’une meilleure accessibilité.   »

Simultanément, la ville de Roubaix a déterminé les quartiers à requalifier par la rénovation des équipements publics, par le développement des espaces de loisirs et des espaces verts, par la construction de logements et par la réhabilitation de bâtiments insalubres. Ainsi, à proximité du centre-ville, le quartier de la gare a été choisi comme site d’implantation d’un pôle universitaire conséquent, « Campus Gare », de programmes de bureaux (permis de construire accordé, commercialisation en cours) et de logements. Des aménagements importants d’espaces publics et un parking ont également été réalisés ou sont en cours d’étude.

«   Quatre pharmacies sont situées sur les axes traversant le quartier de la gare, au nord sur la D775 venant de Tourcoing, à l’est sur la rue de l’Alma, au sud en centre-ville et à l’ouest sur la D9 venant de Mouvaux   », décrit Anne Lefebvre.

A l’ouest, la Plaine Images (5 hectares) compte 1 800 salariés, chercheurs, co-workers et étudiants et regroupe 125 entreprises spécialisées dans la création artistique, principalement les jeux vidéo, le contenu audiovisuel, la réalité virtuelle, le design et la mode. «   A terme, cette zone devrait doubler jusqu’à atteindre 200 entreprises et 3 000 personnes (dont 1 000 étudiants) qui viendront compléter la patientèle des officines environnantes   », signale-t-elle.

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Au nord, transfert en vue

Au nord-est, l’aménagement des 33 hectares du site La Lainière se poursuit dans le but d’assurer des continuités urbaines entre Roubaix et Wattrelos et d’appliquer les principes d’un urbanisme durable. Cet aménagement permet de prévoir 1 000 salariés, 500 logements et 1 200 nouveaux habitants. Aux dires d’Anne Lefebvre, 4 pharmacies (1 à Roubaix et 3 à Wattrelos) sont suffisamment proches pour accueillir cette nouvelle clientèle.

Enfin, au nord, le quartier de L’Union fait partie des plus grands projets de renouvellement urbain français. A l’intersection de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos, le site de L’Union est un véritable modèle de ville durable. Lauréate du grand prix national Écoquartier 2011, cette zone d’aménagement concerté (ZAC), d’environ 80 hectares autrefois massivement occupés par des activités industrielles, est un programme mixte (habitat, activités, services, commerces, etc.) qui s’articule autour d’un parc d’une dizaine d’hectares. D’ici 2020, le quartier abritera plus de 1 300 maisons ou appartements, et ce seront 3 500 habitants et 6 000 salariés qui participeront à la vie de cet écoquartier qui continuera son développement bien au-delà de 2020.

« Ce quartier est le plus important en matière de population à venir et bien qu’une pharmacie de Tourcoing soit implantée en limite de L’Union, c’est sans doute la seule zone où un transfert d’une officine de Roubaix ou de Wattrelos serait envisageable   », analyse Anne Lefebvre. Et de conclure : «   Un regroupement serait une solution optimale considérant que la commune de Roubaix compte 10 officines excédentaires (3 013 habitants par pharmacie) et celle de Wattrelos 5 officines excédentaires (2 953 habitants par pharmacie).   »