Quels conseils associer à la vente d’un produit contenant du millepertuis ?

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Publié le 12 octobre 2019 | modifié le 8 septembre 2025
Par Laura Quéré
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Le millepertuis (Hypericum perforatum) est une plante médicinale retrouvée dans de nombreux compléments alimentaires visant à traiter des troubles de l’humeur (dépressions peu sévères). Il peut aussi être utilisé en application locale pour soulager les brûlures superficielles. Le millepertuis interagit avec un grand nombre de médicaments et plantes du fait de son effet inducteur enzymatique. Il risque ainsi de diminuer l’effet des médicaments métabolisés par les cytochromes P450. Il convient donc, notamment, de déconseiller le millepertuis chez les patients sous immunosuppresseurs (risque de rejet de greffe), contraceptifs oraux (risque de grossesse), antivitamines K (risque de thrombose), antirétroviraux, inhibiteurs calciques, corticoïdes, méthadone, antiépileptiques, théophylline, etc. Par ailleurs, le millepertuis est photosensibilisant, ce qui implique une prudence supplémentaire en cas d’association à un médicament ayant aussi cet effet. Enfin, des cas de syndrome sérotoninergique (nausées, vertiges, céphalées, anxiété, douleurs abdominales, agitation ou confusion mentale) ont été rapportés chez des patients âgés traités par antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine et ayant pris du millepertuis. De manière générale, il vaut mieux ne pas associer de millepertuis chez un patient déjà sous traitement médicamenteux au long cours. A l’inverse, il ne faudra pas qu’une personne arrête brusquement la prise de millepertuis si elle a d’autres traitements du fait d’un risque de surdosage des médicaments lié à l’arrêt de l’induction enzymatique.

Sources : Éviter les effets indésirables par interactions médicamenteuses – Comprendre et décider , p.   977, Prescrire, février   2019 ; Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

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