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Sus aux poux, mais pas avec n’importe quoi
L a demande de produits antipoux est un classique des officines tout au long de l’année. L’émergence de résistances aux pédiculicides neurotoxiques a entraîné le développement de nouvelles offres. « C’est dans ce contexte que fleurissent les entreprises fabriquant des produits antipoux (non évalués pour l’essentiel avec la rigueur méthodologique des médicaments) et des salons antipoux et lentes », s’alarme le Groupe infectiologie dermatologique et infections sexuellement transmissibles (Gridist) de la Société française de dermatologie, dans un communiqué daté du 4 novembre. Les experts entendent rappeler plusieurs messages. En matière de médicaments, qui sont les mieux évalués, seuls restent disponibles les pyrèthres (associés toutefois à une possible résistance) puisque le malathion n’est plus commercialisé depuis fin 2018. L’ivermectine per os à double dose s’est montrée plus efficace que le malathion en lotion dans un essai contrôlé randomisé, mais elle n’a pas d’AMM dans ce cadre. L’ivermectine locale n’a pas non plus d’AMM dans le traitement des poux, contrairement aux Etats-Unis. « Son usage intempestif pourrait favoriser la résistance », estime le groupe d’experts.
Les stratégies non médicamenteuses sont donc les plus courantes. La diméticone, dispositif médical, est considérée comme plus écologique, tout comme les autres produits naturels huileux ou les huiles essentielles. Cependant, pour le Gridist, « l’efficacité de ces produits est souvent inférieure à celle des insecticides (dans les essais contrôlés randomisés) ou mal démontrée, et les risques mal évalués ou peu connus ». Une étude publiée en octobre dans BMC Dermatology prouve pourtant le contraire : un produit à base de diméticone a ainsi montré une activité pédiculicide de 100 % après un contact de 10 minutes avec les parasites et une activité ovicide de 96,8 %.
La forme galénique de l’antipoux est par ailleurs importante.
Le Gridist préconise d’abandonner les shampooings et de privilégier les lotions, les sprays étant contre-indiqués dans tout contexte d’asthme ou de bronchiolite asthmatiforme. Quant au « Bug Busting », technique de référence en Angleterre consistant en une chasse aux lentes répétée pendant plusieurs jours, après application d’un démêlant et parfois associée à une source de chaleur, il n’est efficace que si l’observance est parfaite. « Une revue systématique des traitements antipoux est en voie de finalisation et devrait permettre de hiérarchiser en partie les choix thérapeutiques », annonce le Gridist. §

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