Céline Garry (Vénissieux) : «   Même en Algeco, mon officine tient le cap de la croissance   »

C’est à croire que l’optimisme est contagieux. Le 7 juin, Céline Garry apprenait de la métropole de Lyon que son officine, la Grande Pharmacie des Minguettes, à Vénissieux (Rhône), allait devoir rester en Algeco pendant 4 ans supplémentaires. « Pendant un quart d’heure, j’ai eu l’impression de me liquéfier sur place puis je me suis dit qu’il fallait trouver une solution car l’activité s’étant développée, l’automatisation était devenue sous-dimensionnée », se souvient la titulaire.

Cela fait déjà 8 ans que son point de vente est installé dans cette structure provisoire. La situation lui avait été proposée par la métropole le temps de détruire le centre commercial où elle était implantée, devenu insalubre, et de reconstruire de nouveaux bâtiments. Au moment de la démolition, 7 commerçants avaient ainsi été relogés dans des Algeco, en retrait de l’avenue principale.

La Grande Pharmacie des Minguettes se dote alors d’un automate pour faciliter la vie de l’équipe. « Les gens du quartier avaient été bien informés en amont et ont toujours su où nous trouver. Quant à nous, nous nous sommes retrouvés dans du neuf, nous avons gagné en luminosité. Ce fut finalement bon pour le moral de l’équipe car travailler en centre commercial est très fatigant. Nous avons la même surface qu’avant, la clim, des portes automatiques, etc. », souligne la titulaire, sans se plaindre.

BPM, dépistage, etc.

Elle développe même l’accompagnement des patients (dont les bilans partagés de médication) et le dépistage. Céline Garry ouvre également un « coin diabète » dans la surface de vente et se dote de l’outil Sudoscan, qui détecte les neuropathies. Résultat de cette combativité, son chiffre d’affaires progresse en moyenne de 2 % par an depuis son arrivée aux Minguettes et tutoie désormais les 6 millions d’euros !

Huit ans après le déménagement, seules la pharmacie et l’activité « colis » de La Poste sont encore hébergées dans des locaux précaires. La titulaire croyait voir le bout du tunnel et pouvoir rejoindre des bâtisses en dur en 2020. Elle rêvait déjà d’un robot flambant neuf pour soulager son équipe (25 personnes). Hélas, le nouvel écrin ne sera finalement pas disponible avant mars 2023. Au lieu de s’effondrer, Céline Garry fonce et achète son robot. La nouvelle machine dans laquelle elle a investi 200 000 € a désormais trouvé sa place dans l’Algeco mitoyen récupéré depuis le départ du bureau de tabac… et jusque-là utilisé pour les stocks.

La titulaire y voit aussi plus clair sur son futur emplacement. Et pour cause, la métropole lui a demandé, toujours le 7 juin (une date dont elle n’a aucun mal à se souvenir), de fournir des plans précis pour… le 10 juillet. « Mon groupement [Giphar] a heureusement réussi à m’envoyer un architecte dans les 3 jours ! », précise Céline Garry, confirmant par là même son aptitude à toujours voir le verre à moitié plein.

1996 : diplôme d’Etat de docteur en pharmacie à la faculté de Lyon (Rhône).
Sujet de thèse : « Enquête sur l’usage détourné des médicaments par les toxicomanes ».
Stage de 6^e année partagé entre Bron (Rhône) et Fort-de-France (Martinique)
À partir de juillet 1996 : adjointe pendant 18 mois dans une pharmacie de centre commercial à Bourg-en-Bresse (Ain)
1998-2000 : missions en Afrique pour Pharmaciens sans frontières (Burkina Faso et Niger)
2000-2005 : adjointe à Vénissieux (Rhône)
Depuis avril 2005 : titulaire de la Grande Pharmacie des Minguettes à Vénissieux, en société d’exercice libéral (SEL)