Un robot, ça change la vie !
Plus petits et plus performants, les systèmes d’automatisation offrent plus de liberté pour la planification et l’installation en back-office. Surtout, ils permettent à l’équipe officinale de consacrer plus de temps aux patients. Pour un coût de plus en plus abordable.
Aujourd’hui, le seuil de C.A pour s’équiper d’un robot n’est plus un critère de sélection. Le prix ne semble plus un obstacle. Le frein à l’automatisation se situe ailleurs. Mais, de nos jours, qu’est-ce qui peut empêcher de céder à cette modernité ? Les robots s’adaptent à toutes les tailles et toutes les configurations de pharmacie. Leur format compact et leurs dimensions les prédisposent à être installés au rez-de-chaussée. Il occupe un minimum de mètres carrés au sol : 6,5 m2. Difficile de faire moins !
TROUVER la bonne place.
Le robot convient bien aux pharmacies de plain-pied, sans cave ni étage, limitées en surface. La délocalisation d’un robot à l’étage a aussi ses avantages. « Elle bloque moins un projet d’extension de la surface de vente qu’une installation placée derrière les comptoirs de vente, plus contraignante pour gagner de l’espace en back-office », explique Olivier Résano, directeur commercial de Mekapharm. « La délocalisation doit être faite si la transitique est simple et n’engendre pas de surcoût de structure ou d’acheminement », conseille Vincent Deltour, directeur commercial de MediTech. En effet, la gestion d’un convoyage sophistiqué est peu aisée avec un robot, en raison de son mode de délivrance, ligne par ligne. « Néanmoins, la délocalisation entraîne un surcoût qui dépasse rarement 15 % du montant global », tempère Olivier Resano.
ROBOT contre automate.
Concernant les avantages et inconvénients des différents systèmes du marché, on peut dire de façon synthétique qu’ils restent inchangés. Mais, avec les progrès technologiques accomplis sur les robots, les différences s’estompent. Les automates ont construit leur réputation sur leur rapidité de délivrance et les robots sur “l’intelligence du stock” (rangement automatique, gestion des stocks et des dates de péremption). « Aujourd’hui, le problème de la vitesse de délivrance des robots est définitivement réglé. Nos robots, Rowa V max et Rowa Smart, s’adressent à des pharmacies qui réalisent 5 M€ de C.A, dont 85 % en ordonnances », signale François Legaud, directeur commercial de Becton Dickinson Dispensing France. Même si le débat est clos sur la capacité et le rendement des robots, « la délivrance est plus rapide avec l’automate et encore plus aux heures de pointe, soutient Olivier Resano. Plus les pics d’activité sont marqués et le nombre de postes de vente est important, plus l’automate sera productif par rapport à un robot, même avec plusieurs bras. La différence de temps de délivrance peut être de plusieurs minutes ! »
Le robot a d’autres atouts de poids. Il permet une gestion fine du back-office, est idéal pour stocker les produits à faibles rotations et son réapprovisionnement peut être totalement automatisé. En revanche, il se prête mal à la délocalisation du stock dans des zones éloignées de la surface de vente. Et son coût de maintenance est plus élevé que celui d’un automate. Le système mixte automate/robot combine les avantages de l’automate et du robot : une rapidité de délivrance, pour peu que la partie automate ne soit pas sous dimensionnée, une gestion fine du back-office et des faibles rotations, un rangement automatisé…
UN LUXE accessible.
Entre les fabricants qui vendent uniquement des robots et ceux qui proposent un catalogue complet (robots, automates et hybrides), les argumentaires de vente diffèrent. « Lors des premières discussions, il convient de savoir si le fabricant est spécialisé sur un seul type de produits ou s’il possède une gamme complète. Un constructeur qui maîtrise l’ensemble des techniques d’automatisation en pharmacie (automate, robot, système mixte…) est à même de proposer le produit le plus adapté aux besoins du pharmacien et à la typologie de son officine », constate Stéphane Nizard, président de Pharmax. Sur le prix, les robots rivalisent maintenant avec les automates. A côté d’une offre sur-mesure, des modèles tels que Rowa Smart (BD) et MTXS (Meditech) se démarquent avec une offre standardisée à un prix plus attractif. « La standardisation des dimensions a permis d’obtenir un prix très attractif, au regard des performances réalisées. Le système de rangement et de délivrance est le même dans nos robots standardisés que dans notre offre surmesure », argumente François Legaud. Quant à Vincent Deltour, il estime que « les robots standardisés, outre leur moindre coût, répondent à la problématique des officines des grandes villes, à savoir des petites surfaces de vente et des pièces étriquées en back-office dont l’ergonomie ne permet pas de faire du sur-mesure ». Et si la pharmacie réalise de gros volumes quotidiens, l’investissement dans un robot avec rangeur intégré se justifie. « Un rangeur est rentable si le titulaire décide de réduire sa masse salariale, en ne remplaçant pas un salarié sur le départ », précise Olivier Resano. Avec un robot, l’objectif est d’éliminer toute intervention du personnel sur le rangement d’une commande. C’est pourquoi « 100 % des clients Méditech sont équipés d’un robot de rangement MT.Optimat », annonce Vincent Deltour. Au final, tous les systèmes d’automatisation ont un seul et même objectif : libérer du temps à l’équipe officinale pour améliorer sa rentabilité. Et si robots ou automates peinent encore à être déployés en très grand nombre, c’est parce qu’il n’est pas simple de mesurer leur apport au quotidien avant de les avoir testés.
En optant pour un système qui réponde au mieux à ses propres problématiques (espace, nombre de clients/jour…), la rentabilité est pourtant au rendez-vous.
5 H/JOUR C’EST LE TEMPS PASSÉ À STOCKER LES MARCHANDISES, SANS ROBOT. AVEC UN ROBOT ROWA, IL TOMBE À 1 H ET S’IL EST ÉQUIPÉ D’UN CHARGEUR ROWA PROLOG À 5 MINUTES.
Source : BD Rowa.
TémoignageFaire le bon choix !
Le principal frein aux systèmes mixtes tient à leur coût d’acquisition et de maintenance. Après avoir passé vingt ans dans la répartition, où Philippe Dauphin a longuement expérimenté les automates, il s’est reconverti dans une officine à Beauchamp (95) et a opté pour un robot “hybride” Méditech équipé d’un rangeur automatique. « Tant qu’à investir, il faut le faire bien ! Aller à l’économie n’aurait fait que nourrir des regrets », estime-t-il. Un investissement supplémentaire qu’il a choisi de réaliser en connaissance de cause : « Un automate réclame beaucoup trop de travail et de surveillance, son installation n’a d’intérêt que s’il est délocalisé », détaille-t-il. Pour lui, les 130 000 € qu’il a investis dans cette machine compensent largement les gains de productivité induits. « Ce combiné a révolutionné le centre de vie de toute mon équipe, qui s’est déplacée en front-office. Cela m’a aussi permis de réduire mon stock, procurant un gain immédiat de trésorerie », conclut-il.
POUR ALLER + LOIN
Article intitulé “Comment faire pour…mener un audit afin d’optimiser le back office”, N° 3231 du Moniteur des pharmacies. Accès réservé aux abonnés sur le site lemoniteurdespharmacies.fr
- Pharma espagnole : 9 milliards d’investissements et une réforme en vue
- Réforme de la facture électronique, mode d’emploi
- Mon espace santé : un guide pour maîtriser l’accès et la consultation
- Fraude à la e-CPS : l’alerte discrète mais ferme de l’Agence du numérique en santé
- Pharmacie de Trémuson : une officine bretonne pionnière en RSE et qualité
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis