Comment faire pour… valider le taux de marge globale de l’officine

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Publié le 1 février 2020
Par Francois Pouzaud
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1 Suivre l’évolution de la marge

Il est tout à fait normal de relever des évolutions en « yo-yo » sur plusieurs années des taux de marge affichés dans les comptes des officines, tant les conditions de rémunération des médicaments changent ainsi que, localement, la typologie de la patientèle.

Ainsi, une baisse de chiffre d’affaires (CA) n’entraîne pas forcément une baisse de la marge, surtout en 2019 avec le déploiement des honoraires.

Dès lors, le rapprochement entre les données comptables affichées en comptabilité et les informations tirées des données informatiques internes, allié à une bonne connaissance du système de rémunération, fournira des informations de gestion pertinentes, en plus de révéler des anomalies.

2Comptabiliser les composants de la marge

«   La compréhension de l’évolution de la marge passe par des actions anticipatives, d’analyses et des actions correctrices a posteriori   », explique Olivier Delétoille, expert-comptable du cabinet AdequA. Il conseille de renseigner le plus correctement possible dans le système informatique et de gérer, au minimum, les quantités et prix d’achat des produits et les quantités en stocks valorisées le plus souvent aux prix d’achat remisés, mais aussi aux prix d’achat moyens pondérés ou aux prix catalogue. «   Pour l’établissement des comptes, un changement de méthode d’une année sur l’autre peut impacter de manière très significative le taux de marge globale entre 1   % et 3,5   %   », prévient-il.

Les anomalies comptables peuvent être à l’origine d’une évolution irrégulière de la marge, ce qui suppose de contrôler :

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– le chiffre d’affaires informatique de l’exercice écoulé. Il doit cadrer, à l’euro près, avec celui affiché en comptabilité ;

– les factures d’achats à appréhender de manière exhaustive (il peut manquer une décade, des factures sont enregistrées deux fois ou des avoirs enregistrés en factures) ;

– les remises et coopérations commerciales reçues et à recevoir ;

– la Rémunération sur objectif de santé publique (ROSP), à isoler ;

– les taux de TVA renseignés dans le système informatique. Ils peuvent être erronés. «   Il convient d’éviter, par exemple, que certains produits soient taxés au taux de 2,1   % au lieu de 5,5   % ou 20   %, notamment sur les locations   », illustre Olivier Delétoille. Le cadrage par taux de TVA sur les achats doit être juste ;

– les rétrocessions entre confrères à neutraliser ;

– les médicaments périmés à exclure des stocks pour établir le bilan. S’ils se situent à un niveau inhabituellement élevé, un retraitement s’impose ;

– la démarque inconnue et connue. Elle peut concerner le personnel, les clients ou même l’entourage proche du titulaire.

3 Vérifier la concordance

Le taux de marge de l’année sera influencé en grande partie par le poids de chaque famille de produits dans la réalisation du CA global. Les raisons d’une évolution significative du taux de marge en valeur proviennent d’un changement radical de politique de prix sur le « non remboursable » ou, souvent, d’une évolution notable du poids des produits chers. « Ceux-ci sont passés en moyenne en quelques années de 14 % de l’activité 2,1 % en 2011 à presque 30 % en 2019 », précise Olivier Delétoille. §