Covid-19 : des alternatives aux masques chirurgicaux

Face au manque de masques jetables pour les soignants, de plus en plus d’alternatives « home made » voient le jour. Mais celles-ci présentent un écueil : la plupart de ces masques sont fabriqués de manière artisanale sans test validant leur efficacité. Une étude menée en laboratoire au CHU de Lille (Nord) vient de voir le jour afin de tester « des solutions alternatives crédibles au masque chirurgical », indique l’établissement dans un communiqué. La pharmacie du CHU lillois, avec la direction qualité, des bénévoles et des industriels, a ainsi testé plusieurs modèles de masques en tissu : « les tests ont permis de définir le patron et la composition permettant d’atteindre un niveau de protection en termes de particules similaire à la norme appliquée aux masques chirurgicaux jetables », précisant qu’il s’agit là d’un test d’efficacité particules et non d’une homologation. Une première production industrielle a été menée dès ce week-end avec le fabricant nordiste Lemahieu, produisant 3 000 masques par jour pour le personnel hospitalier, mesure qui pourrait être étendue dans un second temps aux autres personnels de santé. Le CHU mettra à disposition le modèle* et ses caractéristiques dans le cadre d’un engagement de production solidaire. 

Prudence avec le tissu

Dans le même temps, la Société française d’hygiène hospitalière et la Société française des sciences de la stérilisation ont émis un avis commun sur les matériaux – et plus particulièrement les feuilles de stérilisation SMS ou SMMS – qui pourraient être utilisés pour confectionner des masques : elles précisent notamment que les masques conçus ainsi peuvent être utilisés par le personnel présentant des symptômes respiratoires non présent dans les services de soins et sans contact avec des patients. Une façon de pallier la pénurie de masques chirurgicaux. 

Ils mettent néanmoins en garde sur l’utilisation du tissu pour la confection de masques. « Il n’existe pas de preuve scientifique de l’efficacité de masques en tissu », préviennent les experts, qui rappellent notamment que le tissu se contamine au même titre que l’usage unique (« ne pas dépasser une durée de portage de plus de 4 heures et ne pas réutiliser un masque dès lors qu’il a été manipulé et ôté du visage ») et que l’efficacité du lavage voire de la stérilisation de ces masques ne garantie pas un usage répété en toute sécurité.

* baptisé Garridou, en référence aux noms de ses concepteurs, le modèle et la marque ont été déposés afin de limiter les risques de contrefaçons non efficaces.