Tests serologiques en officine : les groupements entre prudence et anticipation

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Tests serologiques en officine : les groupements entre prudence et anticipation

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Publié le 14 mai 2020
Par Fabienne Colin
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A ce jour, aucun test de dépistage de la covid-19 n’est disponible à la vente au grand public ou autorisé à être réalisé par les pharmaciens d’officine sur les patients. Echaudés par les rebondissements sur les masques, les groupements de pharmacies anticipent avec prudence un dépistage massif dans lequel les officinaux auraient un rôle à jouer.

Sans savoir quels tests pourraient être autorisés (autotests réalisables par les patients, des professionnels…), il serait risqué de passer commande. « Nous sommes en contact avec des fabricants, mais nous ne pouvons pas demander à nos 30 pharmacies de payer un acompte pour des tests qui seront peut-être inutilisables », explique Jean-Marc Lespinasse, cofondateur du réseau Rocade. En termes d’achat, tous en sont réduits à anticiper avec précaution. Univers Pharmacie et Forum Santé, comme Pharmavie, Suprapharm, Leader Santé, Pharmactiv, Pharmabest, par exemples, se disent également déjà en lien avec des fournisseurs potentiels. « Acheter des tests non homologués ne servirait à rien mais nous sommes déjà en contact avec de nombreux fabricants et notamment français comme Biosynex. Si on nous donnait le go pour des tests rapides d’orientation diagnostique (ndlr, Trod) à réaliser en officine, il nous faudrait des surblouses, des lunettes pour équiper les personnes en charge de ces prélèvements et nous avons nos sources pour en avoir en quantité », confie Daniel Buchinger, président du Groupe Univers Pharmacie et Forum Santé.

Malgré les incertitudes, ce dernier a déjà imaginé un parcours patient en cas d’autorisation des Trod en officine (déjà réalisés par Optipharm et Federgy sur des professionnels de santé dans le cadre d’une étude, voir notre actualité du 12 mai), protocole qui privilégie l’utilisation d’un drive ou d’une salle isolée. En matière d’organisation, le groupement se dit aussi en lien « avec des infirmières et des biologistes, qui peuvent faire des laboratoires délocalisés. Nous sommes capables d’avancer rapidement », assure Daniel Buchinger. Toutefois, selon Lucien Bennatan, président de Pharmacie Référence Groupe, il faut anticiper sans aller plus vite que la musique. « Avec McKesson, nous avons la chance de faire partie d’un réseau qui compte un certain nombre de groupements équivalents aux nôtres (ndlr, Pharmactiv, Réseau Santé et PHR), nous savons ce qui se pratique dans d’autres pays, comment les officines s’équipent, comment elles respectent les règles de sécurité. Ce n’est pas gérer l’approvisionnement qui pose un problème mais déterminer quel test utiliser et adopter la bonne stratégie d’orientation des patients derrière. Sans celle-ci, vendre des Trod pour « répondre à la demande » des patients reviendrait à faire du commerce et pas de la santé ».

Reste que groupements et les officines sont suspendus, dans un premier temps, à l’avis que la Haute Autorité de la santé (HAS) doit livrer ces jours-ci.

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