Masques issus du stock d’Etat : en pratique, où, quand et comment les commander

Le passage des flux poussés des masques de la dotation Etat (envoi dans les officines par les répartiteurs sur la base des volumes arrêtés par l’Etat, environ 45 millions par semaine) en flux tirés (envois à la demande des officines à leur grossiste répartiteur, en fonction de leur consommation réelle) est prévu fin mai-début juin. « Il faut, en effet, laisser le temps aux répartiteurs de s’organiser et de constituer un stock tampon. Démarrer trop tôt risquerait de créer des tensions ou des ruptures d’approvisionnement », explique l’OCP. Selon l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), ce stock tampon doit être de 15 jours (soit 90 millions de masques), ce qui revient à avoir un flux poussé de 67,5 millions de masques par semaine*. Qui n’est pas encore atteint.

Certains points sur les modalités pratiques des flux poussés sont encore en discussion. Cependant, Philippe Godon, vice-président de la section C e l’Ordre des pharmaciens, est déjà en mesure de répondre à l’essentiel des questions que se posent les pharmaciens.

Peut-on commander les masques issus du stock de l’Etat à plusieurs grossistes ? 

Philippe Godon : Il est préférable de commander uniquement à son grossiste principal, pour des raisons de simplicité. Mais tous les grossistes seront approvisionnés en masque d’Etat.

A partir de quelle date peut-on commander ces masques à son grossiste ?

Philippe Godon : Nous sommes encore en cours de réglages pour connaître précisément la date. En effet, il faut que l’ensemble des grossistes aient suffisamment de stocks au moment du démarrage pour pouvoir répondre aux besoins des officinaux et eux-mêmes aux besoins des professionnels de santé et des patients. Le bons sens doit prévaloir et si nos confrères peuvent ne pas dépasser deux commandes par semaine, ce serait mieux et plus pratique à gérer pour tous.

Comment commander ? 

Philippe Godon : Un code sera fourni qui permettra aux officinaux de commander les masques chirurgicaux par boîte de 50, qui est le standard. Il ne faut pas mélanger les masques que le pharmacien va fournir aux professionnels de santé ou aux personnes malades ou fragiles, qu’il ne va pas payer, et les masques qu’il peut acheter chez son grossiste et qui eux sont à vendre au public.

Combien de masques une pharmacie peut-elle commander ? 

Philippe Godon : La raison doit l’emporter, nos confrères doivent commander au plus juste pour pouvoir fournir leurs patients et les professionnels de santé qui viennent chez eux. La question du contingentement est à l’étude. En revanche, à la demande unanime de tous les participants, les grossistes fourniront les quantités demandées au CORRUSS** afin qu’il puisse vérifier ou faire vérifier ce qui a été commandé.

Est-il prévu une traçabilité particulière ? 

Philippe Godon : C’est encore en discussion avec toutes les parties prenantes à savoir les syndicats d’officinaux, l’Ordre, la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique, le dépositaire qui fait la répartition des stocks d’état et la cellule de crise du CORRUSS.

Quels seront les délais de livraison en pharmacie ? 

Philippe Godon : En principe, la commande suivra la même vitesse d’exécution que les commandes « normales ». A un point important près qui est le volume de la tournée et ce que la camionnette du grossiste peut prendre.

*Calcul des 67,5 MU : 

stock mensuel : 45 MU/semaine x 4 = 180 MU/mois ; 

flux poussé : 180 MU/mois + (180/2 = 90 MU pour 2 semaines de stock tampon) = 270 MU/mois, soit 270/4 = 67,5 MU/semaine.

**CORRUS : Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales