Marchés : les tops et flops de l’été

La crise sanitaire a transformé les ventes dans les officines. Les évènements de l’été (réservations tardives des vacances, pas ou peu de voyages à l’étranger, renforcement des mesures barrière à la suite du relâchement des Français après le confinement et d’une reprise franche de l’épidémie en août) ont impacté différemment le chiffre d’affaires de certain(e)s produits ou classes thérapeutiques, tantôt à la hausse, tantôt à la baisse.

Les tops

Du coté des tops, les gels hydro-alcooliques (GHA) tiennent la vedette. « Il y a une forte reprise sur les dernières semaines (à partir de la semaine 33 – semaine du 10 août) », indique David Syr, directeur général adjoint de Gers Data. Ce rebond (+18,3 % en valeur et +17,8 % en unité sur la semaine 35 – semaine du 24 août) tire à lui seul le segment de la dermoscométique (+4 % en volume sur les 3 derniers mois écoulés et +14 % sur la semaine 35, contre +1 % sans les GHA sur cette même semaine). L’état d’urgence sanitaire ayant été levé début juillet, les ventes d’automédication en produits contre la douleur et la fièvre ne sont plus limitées (+4 % en valeur de la semaine 23 à la semaine 35).

Pendant le confinement, les produits pour le sommeil, le tonus et la vitalité, ont enregistré les plus belles performances. Sur la période estivale, ils continuent d’avoir le vent en poupe (respectivement +13 % et +9 % en valeur).

Pendant cette pandémie, les Français se préoccupent d’avoir de bonnes défenses immunitaires, ce qui explique le bon score de la vitamine C Upsa 500 mg et 1 000 mg (+30,18 % et + 43,01 % en juillet, source : Ospharm). Le segment de la nutrition est également la cible des nouveaux comportements d’achat induits par le Covid (+6 % selon le Gers).

Les flops

Du côté des flops, le lavage des mains est sans pitié pour les antidiarrhéiques (en juillet : -25,60 % en valeur pour Imodium lingual, -19,76 % pour Immodium caps, source : Ospharm), les antivomitifs (-28,27 % pour Vogalib sans sucre lyophilisat) et les produits de l’équilibre digestif (-8 %, selon le Gers), du fait de la forte chute des pathologies type « gastro » (-37 %). La moindre mobilité des vacanciers peut également expliquer les mauvais scores des antiallergiques (-11,01 % pour Zyrtecset, -12,45 % pour Alairgix, source : Ospharm).

D’autres produits estivaux comme les anti-moustiques paient un lourd tribut (-12 % en valeur de début juin à fin août et -5 % sur les vacances d’été, source : Gers). « Avec moins de voyages hors de France, il y a eu moins d’achats », explique David Syr.

Sur les solaires, les résultats diffèrent selon la période d’observation. Sur 3 mois, c’est un flop total (-13 % en valeur pour les protections solaires, -5 % pour les après-solaires, source : Gers) mais sur les deux derniers mois, les ventes se sont bien redressées (+5 % et +7 %). « Il y a eu très peu d’achats en prévention et surtout des « achats besoin » de dernière minute, par les vacanciers une fois sur place », explique-t-il. Dans les segments mis au pilori, on notera également les produits pour les douleurs articulaires et l’arthrose (-2 %), les Français ayant moins repris le sport pendant les vacances, avec le Covid.