Pass sanitaire : mauvaise passe pour les pharmacies de centre commercial

C’est une contrainte de plus… A la suite de la loi parue le 6 août au Journal officiel, le gouvernement demande aux préfets de rendre obligatoire le pass sanitaire dans les centres commerciaux de plus de 20 000 m², là où le taux d’incidence de positifs au Covid-19 est supérieur à 200 pour 100 000 habitants. Et les officines de ces galeries doivent s’en accommoder. Ainsi depuis le 16 août dernier, des agents vérifient les pass à l’entrée du centre Cap 3000 à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes). « J’imagine que ce sera financé par les charges locatives du centre commercial », explique le cotitulaire de l’officine de la galerie Arnaud de Longueval. Une fois les clients parvenus à entrer dans cette pharmacie sous enseigne Apothical, l’équipe officinale n’a plus rien à faire concernant le pass sanitaire, le contrôle ayant été effectué en amont. A l’inverse, à la Pharmacie Plein Sud du centre Auchan de Pérols (Hérault), qui dispose d’une porte donnant sur l’extérieur, on a dû mobiliser une partie du personnel à la vérification du sésame. C’est encore une nouvelle organisation !

Une baisse de fréquentation inévitable

Dans ce contexte, la Pharmacie du Cap 3000 a instauré une autre possibilité d’achat aux patients sans pass. « Ils peuvent passer commande via le click & collect et nous leur apportons les produits à l’extérieur », précise le cotitulaire. « Toutefois, cela ne compense pas la baisse de trafic d’environ 20 % que nous enregistrons. Mais, comme le pass a été enlevé en région parisienne (dans les Yvelines, l’Essonne et dans deux centres commerciaux des Hauts-de-Seine, NdlR), à Bordeaux, etc nous espérons que ce sera bientôt notre tour. En ce moment, nous recevons « seulement » 2000/2500 clients par jour. Je n’ai pas encore calculé l’impact sur le chiffre d’affaires. Ce n’est pas d’actualité », conclut-il, pragmatique. Les derniers chiffres publiés par le Conseil National des Centres Commerciaux abondent dans le même sens : le pass sanitaire a pour effet de diminuer d’un quart la fréquentation dans l’ensemble des centres commerciaux. Et jusqu’à 30% à 40% dans les grands sites métropolitains, selon l’indice national CNCC/Quantaflow.