- Accueil ›
- Conseils ›
- Pathologies ›
- Cas humain de virus influenza porcin en Bretagne : le pharmacien mis à contribution, mais…
© Getty Images/iStockphoto
Cas humain de virus influenza porcin en Bretagne : le pharmacien mis à contribution, mais…
L’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne a informé le 10 septembre 2021, par voie de communiqué de presse, de la détection d’une infection humaine à virus influenza d’origine porcine (H1N2)v. La confirmation a été faite le 3 septembre par le centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires de l’Institut Pasteur. Le patient touché habite les Côtes-d’Armor. Il est porteur de comorbidités. Il a été hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger.
Le patient a été exposé à des porcs vivants durant la semaine précédant l’apparition des symptômes. Toutefois, « à ce stade, il ne peut être confirmé de lien entre l’infection et l’exposition de l’individu à des porcs vivants dans la semaine précédant l’apparition des symptômes », a indiqué l’ARS qui continue les investigations pour identifier l’origine de la contamination. Par ailleurs, pour l’instant, « aucune autre personne symptomatique n’a été détectée dans l’entourage proche du patient. »
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a été mandatée « pour conduire des investigations épidémiologiques dans l’élevage de porcs supposé à l’origine de la contamination. » De plus, « des analyses virologiques et génétiques sont en cours au CNR et au Laboratoire National de Référence des virus influenza porcins (Anses) pour caractériser ce virus, et notamment identifier d’éventuels marqueurs d’adaptation à l’homme et de virulence », a indiqué Santé Publique France sur son site.
Un lignage émergent en cause
Le virus en cause est génétiquement proche du H1avN2 #E de clade 1C.2.4. Ce génotype a fortement augmenté en France continentale en 2020. D’après le réseau national de surveillance des virus influenza chez le porc (Résavip), « un virage s’est produit en 2020 où la proportion du sous-type H1avN2 a augmenté pour représenter plus de la moitié des virus détectés (97/176). La proportion de H1avN1, prédominant auparavant, a quant à elle diminué » (bilan Résavip 2020). Ce génotype avait été détecté pour la première fois en 2015 dans le Sud-Ouest (+ rares cas dans d’autres régions), sans être détecté par la suite sur le territoire entre 2016 et 2019. En 2020, le premier cas d’infection a été détecté en février, et concernait un élevage situé dans le Morbihan. Par la suite, entre février et mi-novembre 2020, le H1avN2 #E a été détecté dans 9 départements du nord-ouest.
Le séquençage des souches avait déjà permis de montrer que le H1avN2 #E était issu d’un lignage originaire du Danemark (émergence en 2003), mais aussi qu’il présentait 94,3 % d’identité avec le virus H1avN2 détecté en 2015. A ce stade, l’hypothèse privilégiée est celle d’une ou plusieurs nouvelles introductions in toto récentes dans le Grand Ouest (Morbihan et Ille-et-Villaine), via l’importation d’animaux vivants contaminés.
Selon l’Anses, ce virus pourrait continuer à diffuser en France continentale, et devenir enzootique.
Une première en France
Comme tous les virus influenza A porcins, le H1avN2 #E a un potentiel zoonotique. Comme l’a rappelé Santé publique France, « des cas de transmission à l’homme de virus influenza d’origine porcine se produisent sporadiquement dans le monde. Depuis janvier 2021, une dizaine de cas d’infection humaine par des virus A(H3N2)v, A(H1N1)v et A(H1N2)v d’origine porcine a été détectée aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, à Taiwan, au Danemark et en Allemagne. Les cas humains d’infection par des virus influenza porcins sont généralement bénins, bien que quelques cas sévères aient été notifiés. Plusieurs évènements isolés de transmission interhumaine de virus influenza porcins ont été décrits ou suspectés par le passé, mais il n’a plus été rapporté de chaînes de transmission soutenue (c’est-à-dire impliquant plusieurs générations d’infections successives chez l’homme) depuis la pandémie de 2009. »
Pour la France, c’est la première fois qu’un cas de grippe humaine due à un virus influenza d’origine porcine a été détecté.
Quel rôle pour le pharmacien ?
Face à ce cas, et dans le contexte sanitaire de pandémie de Covid-19, la vigilance est de mise pour les professionnels de santé humaine. Le DGS-Urgent n°97 du 9 septembre relayé sur le site de l’Ordre des pharmaciens invite médecins, infirmiers et pharmaciens à « bien vouloir réaliser une recherche systématique de virus grippaux (type et sous-type) et ce, en parallèle de la recherche de Sars-CoV-2, chez toute personne exposée à des porcs ou des sangliers (dans les 10 jours précédant la date de début des signes), et présentant un tableau clinique compatible avec une infection respiratoire aiguë (fièvre, maux de gorge, maux de tête, toux). En cas de résultat positif pour un virus influenza de type A, l’envoi systématique du prélèvement au Centre national de référence virus des infections respiratoires est demandé ». Même si des Trod Grippe permettent de détecter la présence de grippe A ou B, concrètement, la demande de la Direction générale de la santé reste bien floue pour l’exercice officinal.
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
