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Covid-19 : 16 274 morts attribuables à l’hydroxychloroquine
L’université Stanford en Californie a d’abord estimé une surmortalité de 11 % chez les patients atteints de Covid-19 traités avec l’hydroxychloroquine, d’après une méta-analyse de 26 essais (soit plus de 4 300 patients) randomisés contrôlés évaluant la molécule contre placebo ou soins standards. Mais combien de patients cela représente-t-il ?
Pour répondre à cette question, des chercheurs de l’université de Lyon dans le Rhône (CNRS 5558) ont évalué le taux d’exposition à l’hydroxychloroquine des patients atteints de Covid-19 ainsi que la mortalité des patients atteints de Covid-19, d’après une revue systématique et des données d’hospitalisation dans 8 pays : Turquie (3 études), Brésil (1 étude), Belgique (1), France (2), Royaume-Uni (1), Espagne (10), Italie (13) et Etats-Unis (19). Les chercheurs se sont limités à la première vague du Covid-19, soit de mars à juillet 2020. Au-delà, les prescriptions d’hydroxychloroquine chutent, a expliqué à l’agence APMnews, Alexiane Pradelle qui compte parmi les auteurs. Par ailleurs, les taux de prescription d’hydroxychloroquine variaient « considérablement », expliquent les auteurs de l’étude, de 6 % à 97 % (taux médian de 52 %). En France, ce taux est estimé entre 6 % et 16 % des patients hospitalisés pour Covid-19. Les résultats ont été présentés au congrès de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) qui s’est déroulé du 14 au 16 juin à Lille (Nord).
En appliquant le surrisque de mortalité établi par Stanford, l’équipe lyonnaise a d’abord estimé le nombre de décès attribuables à l’hydroxychloroquine à 9 485, dont 98 à 256 en France. Depuis, elle a consolidé ses estimations. Le nombre de décès s’élève à 16 274, rapporte APMnews.
« La modification des chiffres correspond à une correction sur les extractions des taux d’exposition et des taux d’hospitalisation réalisée lors d’une vérification », a expliqué le professeur Jean-Christophe Lega des Hospices civils de Lyon, à APMnews ce 23 juin. Et de souligner que cette estimation était « fortement limitée par son imprécision ».
Malgré ses biais, l’étude montre les conséquences de l’utilisation en urgence d’un médicament hors autorisation de mise sur le marché (AMM), sans prendre en compte son profil de sécurité, rapporte APMnews. Selon l’équipe lyonnaise, la toxicité de l’hydroxychloroquine est probablement en rapport avec ses effets indésirables cardiaques chez les patients infectés par le Covid-19. Les résultats seront prochainement soumis à publication.
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