Médicaments remboursables : économie des pathologies aiguës vs chroniques

Les médicaments indiqués dans les pathologies chroniques pèsent plus lourd dans l’économie de l’officine que les médicaments indiqués dans les pathologies aiguës. C’est ce qui ressort du focus réalisé par Gers Data lors de son 25^e atelier numérique sur la répartition du chiffre d’affaires (CA) et des volumes pharmaceutiques entre pathologies aiguës et pathologies chroniques.

En cumul sur les douze derniers mois à fin août 2022, la part de marché des pathologies chroniques gagne 2 points en CA (70 %), alors que leur part de marché en volume est stable (26 % des unités vendues).  

Le CA pharmaceutique croit plus vite sur le chronique (+1,2 milliard d’euros, +9,3 %) que sur l’aigu (+50 millions d’euros, +1,1 %). En décomposant leur croissance respective au sein du marché du médicament remboursable, on constate que, malgré un effet baisse de prix plus important sur les médicaments du chronique (-2,3 %) que sur ceux de l’aigu (-0,5 %), l’effet volume et l’effet « structure » (transfert de la prescription du médecin vers un médicament plus récent et plus cher au sein de la même classe thérapeutique) participent davantage à la croissance lorsqu’il s’agit de pathologies chroniques (+ 2,2 % pour l’effet volume et +9,4 % pour l’effet structure) que de pathologies aiguës (respectivement +0,2 % et +1,4 %).

Le moteur de la croissance sur les pathologies chroniques est beaucoup plus puissant en raison de la progression des ventes de médicaments chers. Le top 3 des contributeurs à la croissance dans l’aigu est constitué des analgésiques non narcotiques/antipyrétiques, des pénicillines à large spectre et des vaccins bactériens du nourrisson suite à la mise en place des nouvelles recommandations vaccinales de la Haute Autorité de santé (HAS).