- Accueil ›
- Business ›
- Transactions ›
- Acquisition ›
- Le bonheur est dans le pré
Le bonheur est dans le pré
Qualité de vie, frais fixes peu élevés et meilleure rentabilité… La ruralité ne manque pas d’atouts et séduit de plus en plus de pharmaciens. Qu’ils soient primo-accédants ou non.
Auparavant, dans l’esprit de beaucoup de jeunes diplômés, une première installation en zone rurale s’inscrivait dans une stratégie de carrière et servait de tremplin pour réinvestir dans une seconde affaire plus importante en ville. Maintenant, beaucoup de ruraux ne veulent pas abandonner les avantages du milieu rural. « Les loyers sont en proportion très faibles, il est facile de récupérer 1 500 € de marge tous les mois », souligne Gilles Andrieu (cabinet Espace). La ligne de flottaison est supérieure à la campagne : « en dessous de 1,5 M€ de CA, la pérennité d’une officine urbaine peut être menacée, alors qu’en zone rurale, la problématique se posera en dessous d’1 M€ », constate Olivier Desplats, expert-comptable du cabinet Flandre Comptabilité Conseil. Mais attention : l’avenir de l’officine est lié à l’âge des clients, à la désertification ou à la proximité de la maison médicale, aux relations entretenues avec les prescripteurs locaux.
Parfois, la réussite ou l’échec ne tient qu’à un fil. Aussi, Philippe Becker (Fiducial Expertise) conseille aux futurs acquéreurs de regarder les tendances de l’environnement et de les mettre en perspective : « Il faut toujours avoir à l’esprit qu’un pharmacien vit dans un écosystème de plus en plus fragile où chaque intervenant joue son rôle… Il suffit que l’un d’entre eux disparaisse pour que tout se dérègle ! » Ainsi, les pharmaciens de villages qui ne sont pas menacés de désertification sont des opportunités à saisir. « L’idéal, c’est de pouvoir acheter une officine rurale de 2 M€ de CA et d’être seul au pays, sans concurrence autour, ce qui permet de conserver des marges correctes sur l’OTC et la para », livre Michel Watrelos.
« Fuir la concurrence »
Par ailleurs, les pharmaciens qui ont choisi le milieu rural ont généralement des vues bien arrêtées de leur métier. Fanny Meyer, célibataire, s’est installée il y a un an et demi à la pharmacie de Rhinau (67), qui est le dernier village français avant la frontière avec l’Allemagne, pour fuir la concurrence et la guerre des prix. « L’exercice en ville m’angoissait, alors qu’à Rhinau la population du village est fidèle à la pharmacie et les rapports humains sont privilégiés. » Le bourg n’est pas très important (2 500 habitants, 3 500 avec les retombées des alentours), mais la pharmacie est de bonne taille (1,7 M€), le loyer très raisonnable (800 €/mois), l’amplitude horaire de la pharmacie aussi (50 h/semaine). « J’ai aussi choisi cette officine parce qu’elle est la seule au village et transférable à l’intérieur de la commune dans un plus grand local. » Le temps que ce projet se concrétise, le chiffre d’affaires s’est maintenu grâce notamment à l’apport d’une clientèle allemande régulière qui vient chercher ses ordonnances chez elle. « Les femmes sont envoyées par leur médecin pour acheter leur pilule contraceptive ou leur traitement de fécondation in vivo et les hommes leur traitement pour impuissance masculine ». Gageons qu’après le transfert, la pharmacie de Rhinau est promise au développement.
- Pharma espagnole : 9 milliards d’investissements et une réforme en vue
- Réforme de la facture électronique, mode d’emploi
- Mon espace santé : un guide pour maîtriser l’accès et la consultation
- Fraude à la e-CPS : l’alerte discrète mais ferme de l’Agence du numérique en santé
- Pharmacie de Trémuson : une officine bretonne pionnière en RSE et qualité
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis